Une compilation met en relief
la schizophrénie de ce groupe inconstant. Critique et écoute.
Hormis pour des raisons contractuelles et commerciales, sortir un best-of de ses singles était la dernière des choses à faire pour Goldfrapp. Le duo anglais, en circulation depuis l’an 2000, a toujours mené un habile double jeu, alternant le sublime et le consommable et ciblant des publics peu conciliables.
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Aux reliefs mélodramatiques du premier album, Felt Mountain, sous inspiration Morricone/ Lee Hazlewood, succéderont ainsi les platitudes electro-glam de Black Cherry, comme plus tard les fresques pastorales du sous-estimé Seventh Tree seront barbouillées à l’aérographe 80’s par l’abominable suivant, Head First.
A l’époque de Supernature, le plus juteux de leurs cinq albums, Alison Goldfrapp abandonnait toute distinction pour aller défier Kylie Minogue sur son dance-floor en carton à paillettes. Autant dire qu’ici, mis bout à bout dans le désordre, ces douze singles (notons l’absence de Clowns, pourtant l’un des plus beaux) procurent une désagréable sensation de douche écossaise, lorsqu’aux moments de grâce absolue de Lovely Head ou A&E succèdent d’anecdotiques et pâlotes imitations de pop FM eighties (Rocket).
La présence de deux inédits ajoute un peu plus de confusion à cet assemblage, avec un Yellow Halo minaudant comme du Eurythmics et un plus consistant Melancholy Sky qui renoue avec les paysages ombrageux et magnétiques du premier album.
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