Le groupe revendique son indépendance artistique depuis plus de vingt ans et teinte sa musique de politique, comme avec Yanqui U.X.O : un disque, sorti en 2002, qui évoquait les liens entre l’industrie musicale et les fabricants d’armes. Après une inertie discographique de dix ans, le groupe de Montréal revenait, en 2012, pour crier sa révolte sur […]
Deux ans après Asunder, Sweet and Other Distress, le groupe montréalais, toujours en lutte, envoûte jusqu’à l’accoutumance.
Le groupe revendique son indépendance artistique depuis plus de vingt ans et teinte sa musique de politique, comme avec Yanqui U.X.O : un disque, sorti en 2002, qui évoquait les liens entre l’industrie musicale et les fabricants d’armes. Après une inertie discographique de dix ans, le groupe de Montréal revenait, en 2012, pour crier sa révolte sur les scories du “printemps érable” avec l’album Allelujah! Don’t Bend! Ascend!. Malgré des années à osciller entre un post-rock névrotique et des épopées apocalyptiques, le collectif continue de créer des textures qui maintiennent l’auditeur en état de ravissement constant : preuve en est avec Luciferian Towers, son nouveau disque.
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Godspeed You! Black Emperor dompte sa hargne
Avec ce septième album enregistré durant l’hiver dernier, Godspeed You! Black Emperor poursuit sa messe pour la fin des temps présents. Les huit titres de Luciferian Towers érigent une longue muraille instrumentale qui fascine tant par la cohérence que par la capacité à faire émerger la somptuosité du chaos. La virtuosité de ce disque réside dans sa faculté à laisser entrevoir l’existence d’un ailleurs, entre quiétude et turpitudes, au point de ne plus savoir si les errances soniques doivent nous y plonger ou nous en sauver. Les guitares embrassent les cordes afin de former un ensemble qui ne dépasse jamais les contours. Godspeed You! Black Emperor dompte sa hargne, mais s’obsède toujours à dénoncer les vicissitudes qui affectent l’existence humaine : le capitalisme, l’aliénation, l’individualisme et la surconsommation.
https://www.youtube.com/watch?v=46Kg1ehV19w
Bercé par les désillusions poétiques et l’imaginaire romantique, chaque disque de la formation reste le lieu parfait pour s’égarer face à l’accablante vérité du monde. Si toute la grâce et toute la beauté prennent naissance dans le chagrin et les cendres, comme l’écrivait Cormac McCarthy, souhaitons que le désarroi de Godspeed You! Black Emperor soit éternel puisqu’il demeure l’aveu bouleversant d’une lucidité oubliée.
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