Comme le veut leur musique, les enragés de Ned’s Atomic Dustbin brûlent frénétiquement les étapes et conduisent leur carrière naissante en vrais chauffards. Plus dure sera la chute, prédisent déjà les cyniques. Peut-être, mais en attendant, une telle ascension a de quoi laisser sans voix le plus blasé des pisse-vinaigre. Jugez plutôt : une poignée […]
Comme le veut leur musique, les enragés de Ned’s Atomic Dustbin brûlent frénétiquement les étapes et conduisent leur carrière naissante en vrais chauffards. Plus dure sera la chute, prédisent déjà les cyniques. Peut-être, mais en attendant, une telle ascension a de quoi laisser sans voix le plus blasé des pisse-vinaigre. Jugez plutôt : une poignée de singles débités comme des tartes dans la gueule d’un film de Lautner, une compil de toutes les éjaculations précoces (Bite, la bien nommée) et dans la foulée, ce premier album directement sur une major. On en connaît pas mal qui ont mis dix ans à aboutir au même résultat, et parfois au prix de contorsions pas très avouables. Eux, en revanche, n’ont pas bougé d’un poil de leur objectif initial. D’ailleurs,
God fodder s’ouvre par un résumé des épisodes précédents avec la bombinette Kill your television, ce redoutable hachoir pour neurones emPAFés. Après cette atomisation à froid, le très mélodique Less than useful arrive comme un soulagement, une halte pour se refaire un peu les tympans pour la suite. Tout le disque est d’ailleurs charpenté sur ce modèle, et si les Ned’s excellent dans les chevauchées hors d’haleine, c’est peut-être ce petit plus dans la finesse qui les sauvera à long terme de la redite et de l’épuisement. En tout cas, God fodder édifie la passerelle manquante entre les Anglais brumeux d’hier ( grey cell green’ comme du Teardrop Explodes ranimé) et les Ricains débraillés d’aujourd’hui. Bienvenue dans l’internationale déjantée.
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