L’Islande, tu l’aimes ou tu la quittes. Múm y revient pour des enregistrements qui disent en sons et en images la joie de redécouvrir son pays natal.
Le retour au pays : est-ce une si bonne idée ? Car une fois que l’on est parti pour de bon, ne revient-on pas pour de mauvaises raisons, poussé par la nostalgie des années perdues ? Múm et Sigur Rós, Björk aussi sans doute, ont quitté leur Islande natale. Comme des missionnaires ? Il est vrai que l’attrait pour la musique venue de leur île s’est fait, depuis les années 90, de plus en plus pressant, et que les sirènes de l’Europe et de l’Amérique ont entraîné ces deux groupes dans des paysages bien différents de ceux, volcaniques, de leur terre. Deux des musiciens de Múm s’étaient même installés à Berlin, devenue la ville idéale pour les artistes et musiciens : on y vit pour moins cher qu’ailleurs tout en étant au centre de l’Europe. Ainsi, pour leur précédent album, les gamins de Múm nous recevaient en Allemagne et le groupe comptait dans ses rangs un couple formé par le grand maigre Orvar et la petite brune Kristin. Leur histoire n’allait pas durer, la fille partant avec l’un des musiciens d’Animal Collective et le garçon allant à Prague poursuivre des études de cinéma. Depuis trois ans, les nouvelles de Múm étaient donc rares et l’on pensait le groupe dissous. Il s’était au contraire ressoudé autour du duo initial formé par les deux garçons et, surtout, était retourné en Islande pour enregistrer un nouvel album et se réinventer quelque peu. Il y a effectivement quelque chose de plus enjoué dans ce nouvel album de Múm, de moins sombre et ténébreux que par le passé. Le groupe officie toujours avec sa délicatesse habituelle, faite d’un mélange d’instrumentations organiques et de séquences électroniques entêtantes, et pourtant, on y sent comme un renouveau à l’œuvre, une sorte de jouissance d’être rentré au bercail.
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