Boudeuse et songeuse, la pop supérieure
de Californiens briseurs de coeurs. Critique et écoute.
“Girls just want to have fun”, mentait Cyndi Lauper, qui ne connaissait visiblement pas Girls, le groupe du très attachant Christopher Owens. Car, comme chez leurs voisins assez proches des Drums – même fascination pour la pop anglaise la plus chétive et débraillée de l’Angleterre occupée par Thatcher –, une éducation ultrareligieuse a ici laissé des traces : noires.
A même les plages de Floride (Drums) ou de Californie (Girls), ces songwriters semblent tout ignorer de l’insouciance, de la béatitude, ne surfant que sur vague à l’âme. On s’était ainsi émerveillé, à l’époque de leur album Girls, de cette capacité à mélanger, sur fond de guitares comateuses, la morgue du Velvet Underground et la mélancolie radieuse des Beach Boys.
La surf-pop des Girls, titillée de cuivres tire-larmes, prend de l’ampleur mais aussi des couleurs sur ce mini-album, avec The Oh So Protective One. Des couleurs souvent sépia, certes, mais le groupe et son écriture arrêtent de mater leurs (coups de) pompes : nettement plus relâchées, souriantes et chatoyantes même, les chansons acceptent le soleil sans lunettes noires, la danse (surtout des slows) sans balai dans le Q.I.