Les goules anonymes couchent leurs litanies sataniques sur des formats hard-pop. Critique.
Il arrive que le metal enfante des groupes hors norme, qui débordent les figures imposées avant de mettre tout le monde d’accord. Comme un effet “fraîcheur de vivre” assumé jadis par Sepultura, Faith No More, Rammstein ou Mastodon. Et aujourd’hui par Ghost, qui n’en finit plus de grimper dans les charts avec Meliora
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Ce troisième album en cinq ans, hybride de hard-pop entre Abba et Blue Oyster Cult se révèle finement troussé. Presque autant que les codes visuels de ces Suédois. Soit cinq goules cachées sous un masque vénitien autour du chanteur Papa Emeritus III. Cet antipape en chasuble noire et pallium orné de croix inversées, au corpse paint repoussant sous sa mitre, est l’acmé visuel de Ghost. Mais on lui sait gré de ne pas se sentir obligé de growler comme verrat qu’on égorge.
Car – secret de son succès ? – Ghost est musicalement à rebours du metal 2015, les guitares tintinnabulant plus qu’elles ne débitent du riff ! Et entre orgues et chœurs, leur musique plaira au rookie alléché par l’image grand-guignolesque comme au quadra fan de classic-rock. Gare toutefois au côté dragée au poivre, puisque sous les mélodies accrocheuses se nichent des textes jonglant avec l’occulte cher à Belzébuth, tout en prônant la liberté de penser… heu, chère à Florent Pagny.
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