Sur la pochette, une créature au sexe indéterminé, coiffée d’un blanc Stetson, se plonge une main dans les entrailles. On entrevoit Roy Rogers égaré dans Videodrome, Nashville malmené par David Cronenberg. C’est que Carla Bozulich, la chanteuse des Geraldine Fibbers, n’a pas grand-chose d’une virginale Sweetheart of the rodeo. Dope et tapin à Los Angeles […]
Sur la pochette, une créature au sexe indéterminé, coiffée d’un blanc Stetson, se plonge une main dans les entrailles. On entrevoit Roy Rogers égaré dans Videodrome, Nashville malmené par David Cronenberg. C’est que Carla Bozulich, la chanteuse des Geraldine Fibbers, n’a pas grand-chose d’une virginale Sweetheart of the rodeo. Dope et tapin à Los Angeles en lieu et place d’adolescence, un vieil enregistrement de sa grand-mère pianotant Home on the range en guise de viatique, la vraie cowgirl junkie, c’est elle. Musique d’exilés, peuplée des remuants squelettes que la chanson pastorale dissimule habituellement dans son placard. Mort, folie, mères maléfiques : celle de Outside of town voue sa fille aux flammes éternelles, celle de l’extraordinaire Fancy, emprunté à Bobbie Gentry, enjoint à la sienne d’être, misère oblige, « gentille avec les messieurs ». Pour souffler, il faut attendre le Blue cross de Beck, camouflé en fin de disque. Son cadeau : quelques-unes des rimes farfelues qu’il improvise à loisir, égayées par le halo de lumière ludique dont cet angelot touche-à-tout est miraculeusement doté.
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