Même en 2009, le folk peut toujours être une musique de pionnier.
Moins mystique et plus consistant que ses copains d’Akron/Family, et moins pop que son ancien compagnon de route Bon Iver, Megafaun joue au folk comme on joue aux Lego. En emboîtant sur leur americana des briques aux formes et aux couleurs exotiques : des constructions rythmiques complexes, des progressions sinueuses (Impressions of the Past), des clapotis caribéens (Columns) ou des nappes synthétiques (Darkest Hour, Guns).
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Assemblé avec dextérité et un sens aigu du dosage, ce qui sur le papier pourrait faire craindre un grand n’importe quoi révèle en réalité des formes hybrides incroyablement harmonieuses. Tout en livrant une interprétation d’une réelle modernité, Megafaun ne dénature pas une seconde le modèle d’origine : une folkmusic des terres arides, faite d’acrobaties vocales évoquant Crosby, Still, Nash & Young, de dobros et de banjos venus du fin fond des Appalaches, en mesure de tirer des larmes au vacher le plus endurci le soir à la veillée (The Longest Day, Tides). Un disque avec lequel on traverse des contrées désertiques encore inexplorées mais dans un chariot bien connu, et en toute confiance.
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