Prévu depuis un moment, le premier album de ce projet londonien confirme les attentes. Et lance des idées pour l’avenir. Critique et écoute.
A Londres, une soul électronique est en passe de redéfinir les standards de la pop. De Deptford Goth à FKA Twigs, de Rosie Lowe à Sohn, c’est toute une génération qui se soulève, avec une voix de fantôme, pour crier son amour des machines. Fyfe est un peu comme ça aussi. Avec son romantisme robotique, sa grandiloquence contenue et sa capacité à capter l’attention sur internet, il se place à mi-chemin entre le maître James Blake et le plus mainstream Sam Smith. Son premier album arrive enfin pour approfondir et confirmer ce mélange savant d’abstraction et d’efficacité, de langueur et d’excitation.
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Premier album ? Oui, pour Fyfe. Mais Paul Dixon, le garçon caché derrière ce projet, s’était déjà fait remarquer sous le nom David’s Lyre, avec un premier album discret. La différence entre David’s Lyre et Fyfe, c’est que Dixon place désormais les claviers au centre de ses compositions, fait de l’électronique la base même de ses recherches instrumentales – et pas l’inverse. Issu d’une éducation musicale classique, il a su faire de Fyfe l’outil de sa libération musicale, et de cet album l’aboutissement de son parcours artistique.
On y découvre en effet l’étendue de ses possibilités : il y a des singles tubesques (Solace, For You, Holding on), des morceaux plus tordus (Control, St Tropez) et des choses carrément folles, à la limite du psychédélisme le plus cramé (Polythene Love). C’est d’ailleurs dans ce dernier registre, plus équivoque et moins lustré, que Fyfe se montre le plus intéressant. Vivement les prochains écarts de conduite pour mesurer l’étendue de la chose.
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