Furieux, le nouveau projet de Ty Segall ordonne des pogos sauvages et velus. Critique et écoute.
Avec un nom pareil, il serait facile de ranger Fuzz parmi les indécrottables puristes du garage-rock et du psychédélisme vintage. D’accord, Ty Segall et ses hommes n’évitent pas tous les clichés – on pense ici à Earthen Gate et son excès de gras sur une ligne mélodique qui n’en demandait pas tant.
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Mais l’essentiel est ailleurs, et plus précisément dans cette fascination maladive, frontale et malsaine pour la noirceur, cette part de psyché lugubre qui anime ce heavy-rock déstructuré, fiévreux, parfois bluesy, mais toujours sauvagement décousu. Mélodique quoique négligé, Fuzz impressionne par son rythme effréné, ses riffs saillants et ses salves de larsens aussi âpres que tendus. Le résultat manque certes un peu de lisibilité, de précision et de variété, mais des titres comme What’s in My Head? et Loose Sutures, fascinés par le mythe Black Sabbath, donnent l’impression de transmettre une pensée, une certaine liberté de ton, une force de frappe vierge de toute préoccupation formaliste.
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