Fraîchement débarqué de Bruxelles, le trio nous plonge dans un hip-hop dont les accents minimalistes ne laissent pas indifférents. Critique.
Au XXIe siècle, le hip-hop se déforme à souhait, et c’est ça qui est bon. Noise, punk, electro de pointe, tout est bon pour mouliner le flow et le déplacer de son contexte habituel. Projet souterrain basé à Bruxelles, Fujako réunit un ancien metalleux et un musicien expé scandinaves autour d’un MC américain issu des marges, et leur troisième collaboration sonne comme du Death Grips qui aurait bu sa tisane et signé sur Anticon.
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Pour autant, Exobell n’est pas de la musique de salon, et son approche cinématographique culmine dans de jolis pics de paranoïa. Une partie de ce mini-album au séquençage impeccable repose sur des beats excentrés qui marchent sur trois pattes, un air urbain vicié et une présence vocale entre hip-hop et cut-up. Mais Fujako excelle dans l’abstraction et atteint son climax mystique sur le final Kosmic Excentricity, méta-tube terrifiant basé sur un sample de cuivres, où le temps s’arrête et le hip-hop s’effondre dans un trou noir psychédélique.
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