Un piano en suite d’accords majeurs et mineurs, un violoncelle, une trompette et un orgue superposés, le même piano martelant deux note ténues, l’océan en fond sonore, puis des bruits domestiques et, surtout, cette basse à la fois sèche et molle, tissant un motif arachnéen : la petite pièce sans titre qui ouvre Fugu 1 […]
Un piano en suite d’accords majeurs et mineurs, un violoncelle, une trompette et un orgue superposés, le même piano martelant deux note ténues, l’océan en fond sonore, puis des bruits domestiques et, surtout, cette basse à la fois sèche et molle, tissant un motif arachnéen : la petite pièce sans titre qui ouvre Fugu 1 donne le ton. Cet album sera celui d’un homme sous influence, en même temps que celui d’un virtuose ? Mehdi Zannad donc, un polyinstrusmentiste surdoué et accessoirement nancéien. Fugu, c’est lui, projet musical placé sous le haut patronage de la sainte trinité (Beach Boys, Beatles, Kinks) et de cet autre brelan de mousquetaires (Zombies, The Left Banke, Love), tous bretteurs émérites, antiques pontes de la pop symphonique. On l’aura compris, Mehdi Zannad travaille à l’ancienne. Croulant sous les références et les citations, Fugu 1 se présente comme un proverbial labyrinthe sonore, où tout est balisé, fléché ; on y chemine, confiant, entre des haies vives de cordes, de bois, de cuivres et de chœurs, plus guidé par le son du clavecin que par la voix de verre de Mehdi Zannad, tellement timide qu’elle se fond dans la foisonnante matière sonore et qu’il faut tendre l’oreille pour l’entendre, comme n’importe quel autre instrument.
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