On a connu d’autres écorchés vifs chantant leur mal-vivre comme on se gratte les croûtes. Mais comme chez les évidents modèles Elliott Smith ou Sufjan Stevens, les voix enlacées de Morgane et Mark ne jouent jamais ton sur ton, noir sur noir. C’est avec une grâce mélodique et harmonique assez inouïe que le duo met […]
On a connu d’autres écorchés vifs chantant leur mal-vivre comme on se gratte les croûtes. Mais comme chez les évidents modèles Elliott Smith ou Sufjan Stevens, les voix enlacées de Morgane et Mark ne jouent jamais ton sur ton, noir sur noir. C’est avec une grâce mélodique et harmonique assez inouïe que le duo met en son ses tourments et émois. Constamment sifflables sous la douche (froide), les chansons de Cocoon peuvent alors bien parler de leur haine des oiseaux ( si légers, si gais, capables de décoller que ça me rend jaloux ), de relations qui finissent en jeu de massacre ou des adieux à Dieu, c’est avec une telle élégance et une telle richesse d’arrangements que leur folk ignore tout de l’austérité, du radinisme rugueux de la lo-fi.
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Proche, dans ses ambitions et sa splendeur, d’autres rénovateurs du genre ? Loney, Dear en Suède, Thomas Dybdahl en Norvège, Beirut au Nouveau-Mexique ?, Cocoon fait partie de ces grands nomades, que le hasard coquin a fait naître ici ou là, mais dont les familles, les vrais liens de sang, se sont forgés à longueur de disques et de fantasmes. Cette foi inébranlable peut déplacer des montagnes ? le puy de Dôme dans les Appalaches, par exemple.
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