Empruntant le sillage de Dominique A, toute une vaguelette de pseudo-poètes a fini par user nos patiences, lassées par leur nombre (nombril ?). On avait aimé Jérôme Minière, musicalement plus ambitieux que ses pairs, ayant considéré ses rythmes et sa musique comme autre chose qu’un simple support coquet pour ses textes. Chez Mathieu Malon cette […]
Empruntant le sillage de Dominique A, toute une vaguelette de pseudo-poètes a fini par user nos patiences, lassées par leur nombre (nombril ?). On avait aimé Jérôme Minière, musicalement plus ambitieux que ses pairs, ayant considéré ses rythmes et sa musique comme autre chose qu’un simple support coquet pour ses textes. Chez Mathieu Malon cette attitude explose. Formé par le rock, taillé comme Black Francis, on imagine ce Parisien au regard résolu en véritable écumeur des bacs à disques, les oreilles perpétuellement vissées sur tout ce qui bouge et fait bouger. Deux titres se détachent de Froids, à commencer par le Destination zéro d’ouverture, ritournelle big-beat recouverte de scratches et de rythmes puissants, collection de lapalissades et mélodie-carton. Plus loin suit Les Sentiments des gens changent : un tube énorme couverts d’échos massifs et de guitares électroniques, une sorte d’Etienne Daho sous amphétamines. Mathieu Malon accumule les surprises, tels ces Juliette ou On baisse les bras particulièrement jouissifs, où il baise les doigts de la new-wave, version Daf, Taxi Girl et Add N To X. Mais, s’il se révèle arrangeur génial, Mathieu Malon possède un grave problème : sa pudeur. C’est qu’il a mis un gros masque devant ses mots, ne fonctionne qu’avec des allusions et des métaphores. Pourtant, les raisons de s’énerver ne manquent pas, de l’incompréhension à la difficulté de communiquer. C’est donc sa musique qui prend le relais, elle totalement privée de complexes. Alors, comme à l’instar de Dominique A et Françoiz Breut, les sigles semblent aujourd’hui mieux résister au temps que les noms/prénoms, on préfère voir en Mathieu Malon une sorte de M au carré, auteur avec Froids d’une véritable victoire de la musique.
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