Le groupe Russe a joué ce dimanche à Paris en compagnie de ses collègues Eko & Vinda Folio. On y était et on vous raconte ce très chouette concert, sous forme de best-of.
La Maroquinerie aurait difficilement pu mieux choisir son moment pour faire venir les Russes de Motorama à Paris. Nous sommes le 1er décembre, bercés de l’ambiance vaporeuse du dimanche, et chacun fait sans doute face à la soirée la plus froide de cet hiver 2019 (en tous les cas pour l’instant). Deux choses qui n’ont pas empêché le public de venir se réchauffer en masse dans la salle du 20ème arrondissement parisien.
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Et la soirée débute avec Eko & Vinda Folio, groupe signé, comme la tête d’affiche de la soirée, sur l’excellent label bordelais Talitres. La formation géorgienne chante dans sa langue, et son concert est une très bonne surprise. Entre des guitares mélancoliques, un chant pop et des rythmes dansants, les musiciens effectuent une très bonne performance et ouvrent la soirée de la plus belle des manières possibles. On vous conseille d’écouter sans tarder leur premier album Therapy, sorti en septembre et chroniqué dans nos pages.
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Aussi glaciale que les vents sibériens
Les musiciens de Tbilissi sortent de scène sous des applaudissements crépitants, et on a à peine le temps de fumer une cigarette que Motorama fait déjà son entrée. Acclamés dès leur première chanson, les Russes gardent une attitude distante, aussi glaciale que les vents sibériens. Ils effectuent un concert sous forme de best-of et jouent leurs meilleures chansons sans prendre aucune pause. D’aucuns pourraient regretter leur manque d’interaction avec le public mais c’est ainsi : les musiciens originaires de Rostov-sur Don n’ont jamais fait dans la chaleur et ont toujours préféré la sobriété aux méandres de la communication (y compris sur les réseaux sociaux, sur lesquels ils ne postent quasiment que des photos de paysage). Et il faut dire qu’on les comprend : leur musique se suffit à elle-même. Leur concert le prouve amplement même si ce soir, la voix de Vladislav Parshin, le chanteur du groupe, est un peu en deçà des espérances.
Peu importe : il est quasi impossible de résister à des morceaux tels que Wind In Her Hair, Empty Bed, Rose In The Vase ou encore la plus récente I See You. Depuis le chef-d’œuvre Alps, sorti en 2010, les Russes n’ont jamais effectué un seul faux pas, et le public ne s’y trompe pas. Il faut à ce titre souligner une chose trop souvent oubliée : l’importance du jeu de guitare de Maksim Polivanov dans le son de Motorama. Cristalline et nostalgique, nimbée de réverbération, sa façon de jouer semble avoir influencé un grand nombre de guitaristes – et on suppose que les musiciens d’Eka & Vinda Folio ne nous en voudront pas de le relever.
Quoi qu’il en soit, de la beauté fiévreuse des mélodies aux rythmes dansants de la batterie, le concert des Russes était ce soir-là maîtrisé du début à la fin. Et il nous tarde déjà de découvrir leur évolution après le dernier album du groupe, Dialogues, qui marquait un virage plus pop dans leur musique.
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