Entre rêve et cauchemar, du rock complexe et grotesque.
Friend and Foe, l’album, est une mosaïque improbable, un objet rare, non identifié car très difficilement identifiable. Entre post et art-rock, recherche chicagoane des années 90, expérimentations droguées des années 70 et pointes d’électronique moderniste, entre un Cold War Kids plus sinueux
et un Animal Collective plus urbain, le trio de Portland, adulé des blogs US, plonge ses mélodies plutôt brillantes dans un philtre à la recette inconnue.
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Les rythmes se concassent sur la très pop et très bancale ouverture Muscle’n Flo ; des cuivres grotesques embarquent l’impressionnant Airaid dans le délire mental, brisés dans les assauts soniques ; le piano lourd et la voix plaintive de The Pelican s’attaque aux sombres monuments floydiens. L’excellent Weird lorgne clairement du côté de TV On The Radio comme, un peu plus loin, le génial Boyscout’N.
Cabaret des monstruosités ou défilé de mystères enfantins, comme l’annonce sa pochette ambivalente, Friend and Foe sera, les bons jours, un excellent ami, qui vous fournira de la matière pour quelques rêves bienheureux. Mais il pourrait tout autant, les nuits de pleine lune, provoquer quelques dédaléens cauchemars – ce qui est, finalement, tout aussi agréable.
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