“Qui est in, qui est out.” La série des Freezone pourrait se réduire à ça : un extrait annuel du Bottin mondain de la musique électronique, un relevé des nouvelles têtes, des disques pour trainspotters, ces suiveurs assoiffés de notes de pochette, ou pour happy few surtout heureux de leur petit nombre. Effectivement, Freezone 5 […]
« Qui est in, qui est out. » La série des Freezone pourrait se réduire à ça : un extrait annuel du Bottin mondain de la musique électronique, un relevé des nouvelles têtes, des disques pour trainspotters, ces suiveurs assoiffés de notes de pochette, ou pour happy few surtout heureux de leur petit nombre. Effectivement, Freezone 5 est d’abord un disque qui se lit comme un Who’s who qui aurait une ligne de conduite pour découvrir les heureux élus de 1998, habilement sélectionnés par un maître de maison DJ Morpheus qui sait recevoir. Ce cinquième épisode qui a donc, vu le continu changement dans la liste des invités, peu à voir avec ses précédents ne ternira pas la réputation de laboratoire itinérant gagnée au fil des numéros, tous plus proches du sans-faute que de la chute d’inspiration. Le surtitre de la présente édition « the radio is teaching my goldfish ju-jitsu » , s’il est avare en sens, montre bien que ce sas de décompression n’a pas perdu de sa poésie. Et dès le trip-hop cotonneux de Star, l’habitué retrouvera ses marques dans cet univers cosy à souhait ; quant au nouveau venu, sa timidité serait malvenue : la maison est accueillante et chaleureuse, les mélodies douillettes. Pour autant, derrière cette tendance aux mid-tempos songeurs, se cache un réel esprit de tolérance où les étiquettes valsent les unes après les autres avant d’être déchirées à pleines mains. Les rappers américains de Jigmastas ou Geo-logy côtoient les bizarreries electro du pionnier Eddie « Flashin » Fowlkes ou du Suédois Funk D’Void. Kevin Yost, connu pour une house léchée et légère, s’essaie au hip-hop bien ancré sur le bitume. Si Freezone est un club, il est ouvert à toutes les tendances : pas de tenue correcte exigée ici. Ce cinquième volume comporte des îlots de tranquillité le magnifique Mina’s blues de Ian O’Brien mais connaît aussi son lot de subversions. Pulsinger et Tunakan, les deux Viennois enragés, versent du vitriol sur une bande-son sixties, le Franco-Irlandais Doctor L. casse salement l’ambiance avec son Timestreched to the vibration déstabilisant et intériorisé. Au final, DJ Morpheus, grand chercheur de talent sans être coupeur de tête, devra être également remercié pour avoir déniché le quartette européen de Phosphorus et le Brésilien Suba, auteur d’un Abraço abrasif.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}