Produit par James Murphy, le rock
bien branleur de jeunes Américains.
En 1978, les puristes brûlèrent en autodafé quelques langues mortes et pochettes de vinyles : les Rolling Stones avaient trahi, passant à la disco le temps d’un pourtant très cool et moite Miss You. Plus de trente ans après, de jeunes godelureaux de Philadelphie, aux riffs hérités de Keith, viennent eux aussi à New York se faire produire dans la fournaise disco : chez le grand James Murphy.
Il y avait énormément à attendre de la rencontre entre les guitares débraillées, crâneuses et nonchalantes des jeunes Américains et la science du beat assassin du cerveau de LCD Soundsystem. Mais le rendez-vous, malheureusement, n’a pas toujours lieu sur ce premier album, qui voit le groupe, et ses obsessions pour la guitare branleuse (le glorieux axe Cars/Pavement/Weezer, notamment sur l’immense Bang Pop), rester trop souvent imperméables à la musique de danse, des fesses et de la liesse.
Pourtant, quand cette power-pop pirouette sous la boule à facettes, quand ces refrains glam outranciers accueillent cuivres et beats lourds dans le patte d’éph, ce premier album manie avec une habileté insolente tous les clichés du genre – et donne envie, sans la moindre hésitation, d’envahir le dance-floor poing et bracelet éponge fluo levés, en toute hystérie connective.