Avec le Sacre du Tympan, son orchestre multipistes, il embrasse ici fougueusement un répertoire magique, accompagnés d’invités qui rendent grâce également à ce formidable compositeur de chansons. Critique.
Disparu accidentellement il y a quarante ans, François de Roubaix n’a jamais été aussi vivant. Notre équivalent frenchy du maestro Morricone (le charisme et la vitalité cool en plus) imprègne aujourd’hui nombre de productions dans la pop comme dans l’electro, et ses musiques pour le cinéma et la télé demeurent une matière première mélodique et sonore dont la modernité ne cesse d’éblouir.
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En fins connaisseurs, puisqu’ils labourent ce terrain fertile depuis des années, Fred Pallem et son orchestre multipistes embrassent ici fougueusement ce répertoire magique, accompagnés d’invités qui rendent grâce également à ce formidable compositeur de chansons. Ainsi, Barbara Carlotti arpente le Boulevard du rhum avec une distinction plus stupéfiante encore que celle de Bardot, quand Katerine est parfaitement synchrone avec la douce folie enfantine de Chapi Chapo.
Le sublime – et tellement prémonitoire – Ariadne Thread (L’Enterrement sous-marin) nous laisse au bord des larmes grâce au timbre iodé de Juliette Paquereau, tandis que le très gainsbourien Je saurais te retenir rassemble à merveille les voix badines d’Alice Lewis et Alexandre Chatelard.
Dans sa relecture de De Roubaix, Fred Pallem n’a pas cherché à faire le malin, et le seul (petit) reproche qu’on pourrait lui adresser est d’avoir collé au plus près des thèmes originels, comme par crainte d’en dérégler l’horlogerie interne. Mais face à tant d’audace formelle, vis-à-vis d’une telle perfection à tous les niveaux, comment ne pas s’obliger à l’humilité ? L’une des belles idées, toutefois, est d’avoir, sur le long et tumultueux L’Atelier, intégré la voix du compositeur, qui livre quelques-uns de ses fascinants secrets. “Ça va être un peu ennuyeux…”, dit-il, alors que ça ne l’est, comme le reste du programme, pas une seule seconde.
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