Avec un quatrième album en pilotage automatique, Greta Kline semble régresser pour la première fois.
Pas facile la vie après Bandcamp. A la fin de son adolescence, Greta Kline fait de cette plateforme de diffusion de musique son terrain de jeu, publiant de façon compulsive des centaines de chansons. Celle qui se cache sous le nom de Frankie Cosmos a aujourd’hui 25 ans, est signée chez Sub Pop depuis l’année dernière et se trouve au moment le plus compliqué de sa jeune carrière. Cette année 2018 avait représenté un aboutissement pour la New-Yorkaise grâce à la sortie de son troisième album officiel, Vessel, grand disque qui s’ignorait, où s’enchaînaient trouvailles musicales et textuelles, qui dépassait le côté tout mignon de Frankie Cosmos par sa noirceur et sa vision féroce de la rupture.
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Un an et demi plus tard, voilà Greta Kline déjà de retour avec vingt-et-un nouveaux titres. “Je ne pense pas que l’on puisse sortir trop de musique, explique-t-elle. Auparavant, j’en sortais toutes les semaines ! Aujourd’hui, je ne garde que celles dont je suis fière.” Difficile de dire si c’est parce que son prédécesseur est encore vigoureusement accroché à notre platine ou plutôt par manque de diversité, mais Close It Quietly peine à passionner. Le long d’un tracklisting pléthorique, les chansons ne parviennent que rarement à se distinguer les unes des autres.
Ce n’est pourtant pas un album qui ne tente rien. Enregistrant pour la première fois en compagnie d’un véritable producteur (Gabe Wax, qui a travaillé avec Beirut, Soccer Mommy ou encore Palehound), Frankie Cosmos essaie de sonner autant que possible comme un groupe de rock. La basse est lourde, les pédales de sortie – quitte à remplacer ce qui faisait le style immédiatement reconnaissable de Greta Kline. “Les fleurs ne poussent pas de façon organisée, alors pourquoi le devrais-je ?”, fait remarquer la jeune femme sur A Joke. On ne lui demande pas de mettre de l’ordre dans ses idées, mais de sortir de sa zone de confort. D’autant que l’écriture de la New-Yorkaise sait être époustouflante (Cosmic Shop). A elle maintenant de savoir ce qu’elle veut faire de la suite de sa vie : continuer de narrer les exploits de feu son petit chien Jojo ou accepter la difficulté pour avancer. Avec Vessel, elle s’ouvrait cette voie. Dommage qu’elle ait depuis remis le pilotage automatique.
Close It Quietly (Sub Pop/PIAS)
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