“J’ai vécu toute une vie/A l’intérieur de ma tête”, susurre, d’entrée de jeu, Tim Keegan – acolyte de Kid Loco ou Robyn Hitchcock et voix spleenienne de Departure Lounge – d’une voix faite pour chanter l’amitié et la fidélité à l’oreille.
Cette vie, intérieure et fantasmée, c’est la bulle loin de l’époque, du vacarme et des hype où s’est réfugié ce songwriter écartelé entre l’Angleterre et Paris – les boots dandy, mais aussi le Solex de la pochette.
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De Bill Pritchard aux Go-Betweens – l’album est d’ailleurs dédié au regretté Grant McLennan –, c’est toute une pop raffinée, mélancolique et sans papiers qui trouve ici un tendre écho. Même humilité mais même pointillisme dans ces chansons amples, étales, ourlées de cordes et d’arrangements insolites, qui donnent à ce Foreign Domestic ce troublant sourire à la fois ténébreux et radieux, naïf et grave. Il ne faudrait pas que Tim Keegan s’évade de sa tête : c’est moche, dehors.
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