Les Californiens de Fool’s Gold visitent en ahuris la musique africaine la plus dansante et festive. Vivement la Coupe du monde.
[attachment id=298]L’événement de l’année 2010 sera sans discussion possible la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Pendant un mois, le monde entier va vibrer au rythme de la plus importante manifestation jamais organisée sur le continent africain. Et d’ici à l’ouverture de la compétition, le 11 juin, la fièvre ne va cesser de monter. Reportages, débats, éditions spéciales, considérations pontifiantes et vignettes pittoresques, rien ne nous sera épargné.
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Et pour sonoriser tout cela, le premier album chamarré et oecuménique de Fool’s Gold constituera assurément une excellente alternative à Wavin’ Flag, le formidable hymne officiel du Mondial signé K’Naan. Pourtant, la démarche de Fool’s Gold n’a rien d’opportuniste. Ce collectif californien à géométrie variable s’est d’abord retrouvé autour d’une passion sans frontières pour toutes les musiques. Contrairement à de nombreux projets de world-music, Fool’s Gold n’est pas une collaboration au sommet entre des musiciens confirmés mais la collision festive d’individus aux parcours différents et aux aspirations similaires.
L’idée, ici, est ludique avant d’être culturelle, et on préférera voir dans ce mélange de soul éthiopienne, de blues touareg, de funk congolais et d’afro-beat (le tout chanté en hébreu !) les paysages neufs d’un pays de cocagne plutôt qu’une cartographie fidèle de l’Afrique musicale. Car Fool’s Gold impressionne moins par l’étendue de ses influences que par sa capacité à les rendre méconnaissables, à les fondre dans un ensemble cohérent qui, en somme, n’a plus d’autre origine que la Californie.
Comme si, en bouclant son tour du monde, Fool’s Gold était revenu à son point de départ. Ce qui fait tenir ensemble l’irrésistible tube Surprise Hotel, la langoureuse valse orientale Nadine ou le funk en acrylique de Yam Lo Moshech, c’est d’abord l’esprit pop et ensoleillé de Los Angeles.
Il est possible que les amateurs de musiques traditionnelles ou de fusions savantes ne trouvent pas toujours leur compte dans cette approche joyeuse et digeste de la world-music. Les autres savoureront sans complexe, en attendant les exploits de la Côte d’Ivoire ou du Ghana.
Album : Fool’s Gold (IAMSound/Cinq 7/Wagram)
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