Sous un soleil de plomb, l’Hôtel de Ville a vibré au rythme des concerts gratuits ces 5, 6 et 7 juillet. Retour sur les plus marquants.
Caballero & JeanJass, puissance 3
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Il n’a fallu que deux étés pour que Caballero & JeanJass s’imposent comme des performeurs hors pair. Jamais décevants, leur réputation les précède désormais. Les deux rappeurs ont garanti un show parfaitement calibré à chacune de leurs dates. Si la formule perd de sa superbe sur Double Hélice 3, elle est toujours aussi efficace sur scène pour cette troisième tournée estivale. Ce vendredi encore, Caba & JJ ne faillent pas à leur devoir : devant une foule conquise, le duo bruxellois fait preuve d’une aisance déconcertante et d’une complicité absolue pour interpréter ses meilleurs morceaux. D’une part, les incontournables du deuxième volume, Sur mon nom, TMTC, Un endroit sûr et SVP, de l’autre, les tubesques Incroyaux, Clonez-moi, Toujours les mêmes et Dégueulasses, qui jalonnent DH3. Imparable.
Anna Leone, saisissante
Si la scène du parvis accueillait la majorité des artistes, un des luxueux salons de l’Hôtel de Ville était mobilisé pour recevoir quelques concerts plus intimistes. Entre ceux de Tiwayo et des vétérans Sting et Shaggy, se présente seule et guitare à la main l’ondine Anna Leone. Plongée dans la pénombre de cette majestueuse salle, seules quelques lumières tamisées nous permettent d’apercevoir la chanteuse suédoise. Anna délivre alors une folk sentimentale et débridée, qui habite son EP introductif Wandered Away. Introspectifs, chaloupés et spleenesques, If You Only, My Soul I et Wandered Away dévoile toutes leurs nuances grâce à l’interprétation acoustique parfaite de leur auteure, qui nous réserve à n’en pas douter de belles surprises.
À l’abordage avec L’Ordre du Périph
Fortement inspirée du manga One Piece, et de sa chasse au trésor, la formation parisienne fait parler la poudre de son rap explosif pour prendre d’assaut le parvis et lancer comme il se doit la dernière journée du Fnac Live. Adeptes du hip hop frénétique et dissonant venu de l’autre côté de l’Atlantique, Youv Dee, Assy, Ars’n et Swan domptent les productions les plus tonitruantes comme le Vogue Merry domine les mers les plus dangereuses. Durant une quarantaine de minutes les instrumentales écrasantes et les flows saccadés se succèdent inlassablement : Carré, Oulala, Ouh Ouh, mais aussi Opening et Berry signés Youv Dee, ou encore Top de Sirap, rappeur qui gravite autour du crew. Seuls quelques soucis techniques ont enrayé la machine si huilée du groupe à quatre têtes. Sans oublier de remercier chaleureusement ses fidèles, l’Ordre Du Périph a sorti l’artillerie lourde pour une performance qui transpirait la passion et l’audace.
Jacob Banks, la force tranquille
Une heure après la victoire de sa patrie en Coupe du monde, l’Anglais Jacob Banks affronte le soleil et le public parisiens. Épaulé par deux guitaristes et un batteur, le chanteur donne vie à son EP The Boy Who Cried Freedom, notamment le vibrant Mercy et l’engagé Chainsmoking. Le meilleur de sa discographie retentit ensuite avec vigueur et parachève une époustouflante démonstration de force. En osmose avec ses musiciens, Banks joue de sa voix si particulière, rauque et déchirante, et s’éprend d’envolées gutturales puissantes, sans jamais faiblir. Au terme d’un live intense et maîtrisé de bout en bout, l’artiste quitte la scène pour laisser son band conclure d’un bel élan de virtuosité.
Yorina prend son envol
Accompagnée d’un guitariste, Yorina s’avance silencieusement sur la scène centrale avant de captiver les spectateurs de sa voix cristalline, doucereuse, et de sa justesse. La chanteuse resplendit sous le soleil estival et interprète son sublime premier EP, Dry Your Tears, brut mais délicat et émouvant. Yorina Bosco incarne ce projet initial et les quelques Let Me Believe, Wild As A Horse, Dry Your Tears, Pick Up The Phone et Waiting. Couturière pour le groupe The Dø et sans aucun morceau trois ans auparavant, l’histoire continue de s’écrire pour l’artiste, qui finit son court mais fascinant set avec une reprise poignante de Changer de Maitre Gims.
Ibeyi, l’enchantement
Dès les premières notes de l’astral Oya, Naomi et Lisa suspendent le temps. En communion sur scène puis avec le public, les jumelles franco-cubaines hypnotisent le Parvis de l’Hôtel de Ville par leurs chants élevés et leurs percussions syncopées. S’entame une odyssée aux mélopées oniriques et spirituelles, où s’entrelacent revendications humanistes, incantations yoruba et refrains entêtants. Issus de leurs deux premiers albums Ibeyi et Ash, les profonds Away Away, Deathless, Mama Says, Ghosts ou encore le symbolique No Man Is Big Enough For My Arms, qui reprend un discours de Michelle Obama, animent ce parcours initiatique qui défie tant la physique que la chimie. Le percutant Deathless, devient l’hymne de cet itinéraire musical et contemplatif lorsqu’il est repris par toute la foule. Puis, est arrivé le moment de l’enchanteur Cry Me On River qui conclut l’avènement d’Ibeyi et relâche le temps.
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