Le FME en Abitibi-Témistamingue est un événement particulier, génial, adoré des Québécois : avant notre propre compte rendu final, nous avons confié à la prometteuse Grenadine la tâche de nous raconter son expérience du festival.
Les Inrocks m’ont demandé d’écrire à propos du FME 2013. Je ne sais pas pourquoi, on me demande souvent « d’écrire sur le FME », alors que je n’ai pas grand chose de plus à écrire sur le sujet que les autres musiciens et/ou festivaliers, mais bon. Ai-je le choix?
Je me lance.
Je suis Grenadine, chanteuse, auteur-compositeur, fille ordinaire, musicienne normale, montréalaise correcte. « Bonne imitatrice de Micheline Lanctôt » est sans doute ce qui me décrit le mieux. Vous pouvez m’appeler Julie. Vous pouvez aussi m’appeler Grenadine. Mais ne m’appelez pas sur mon portable, s’il-vous-plait.
Rouyn-Noranda, c’est loin de Montréal, qui est déjà loin pour la plupart des gens qui liront ce billet. Mais ce n’est ni le pôle nord, ni le bout du monde. C’est une ville comme bien d’autres, mais avec un festival bien spécial. Cette année, c’est le onzième et j’y serai pour présenter un concert samedi. Et j’ai hâte. Un premier vrai concert depuis longtemps, en ce qui concerne Grenadine. J’ai fait pas mal de route avec d’autres depuis quelques années. Mais depuis l’hiver, j’ai travaillé sur mon premier album en ermite, avec comme seul ami Jérôme Minière. Un premier concert avec un premier album en poche, donc.
Je suis allée à trois reprises au FME : deux en tant que musicienne (2006 et 2011) et une fois en tant que festivalière en 2012 (festivalière bien tranquille, hélas). J’ai accompagné plusieurs artistes et j’ai déjà présenté un concert de Grenadine (pour ceux qui y étaient, celui de samedi sera très, très, très, différent). Mon expérience de musicienne ? Des rencontres bouleversantes, un superbe accueil, de belles salles, un feu de camp qui brule encore aux petites heures du matin, un musicien qu’on retrouve le lendemain endormi dans les toilettes ou plutôt SUR la toilette… Oups.
On y croise des vedettes locales et moins locales, des gens souriants, des Montréalais (beaucoup de Montréalais). On y boit pas mal. Des fois beaucoup, des fois bien, des fois pas bien, souvent un peu trop. On a parfois très froid, parfois pas du tout. On y croise des amis, des connaissances (beaucoup de connaissances) et des gens venus de loin. Très loin.
Voilà. J’ai bien vanté le Festival sur Les Inrocks : j’espère au moins que je pourrai entrer voir les concerts !
Ah et en passant, je vous présente les deux musiciens qui m’accompagnent en concert : Marc-Étienne Mongrain (qui prend aussi de jolies photos, comme celle qui illustre cet article) et Mathieu Collette, qui joue aussi avec Monogrenade, que vous connaissez sans doute. Vous devriez.
Sinon, je ne suis pas vraiment prête, ni pour mon concert, ni pour le départ. Je dois non seulement faire ma petite valise mais aussi terminer de mémoriser mes paroles de chansons (eh oui, on présente le spectacle avec les chansons de l’album pour la première fois), les sons sur mon clavier et divers « cues » que je vais probablement oublier une fois sur scène. Pas très glamour. Bah, je manque peut-être de confiance.
À bientôt pour plus de paillettes et de kilométrage.
Grenadine / Photo : Marc-Etienne Mongrain