Toujours aussi créatif, l’Australien revient avec le dantesque « Skin », quatre ans après avoir bouleversé les codes de l’electronica.
Il y a d’abord ce visage, d’une jeunesse admirable, débordant de vivacité, d’idées neuves et d’envies insatiables. Un visage découvert en 2011, lorsqu’aux yeux du grand public apparaît pour la première fois ce garçon à l’allure détachée et aux titres brûlants. Deux ans plus tard, un remix du You & Me des Anglais de Disclosure le fera littéralement exploser, notamment en France.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
“A ce moment, j’ai vraiment pris la grosse tête, explique Harley Edward Streten, alias Flume, bien installé dans le hall d’un hôtel parisien. Mais j’ai de bons amis qui m’ont remis les pieds sur terre. C’est difficile de gérer un succès comme ça, quand autant de gens te font des compliments tout le temps.”
https://www.youtube.com/watch?v=_zPlr-o-YEQ
« La technologie est une seconde nature pour nous »
Honnête, l’Australien de 24 ans, calme et posé, fait partie d’une génération terriblement inventive. “Nous avons grandi avec internet, avec les ordinateurs. La technologie est une seconde nature pour nous, elle nous permet d’être immensément créatifs.” Une créativité mise au service de son deuxième album, Skin, d’une pureté irréprochable, qui traverse la trap music et l’electronica, la pop et le hip-hop.
“En réalisant ce disque, je me suis mis une très grosse pression. Avant la sortie du premier album, je vivais la musique comme un hobby. Quand tu sais qu’il y a l’attente d’un public, tu es dans un état d’esprit complètement différent.”
Autant de facteurs qui l’ont conduit à prendre plusieurs fois le large comme lorsque, mal inspiré chez lui, il décide de partir cinq jours en Tasmanie, à quelques pas du lac Saint-Clair, dans une cabane isolée du reste du monde, pour retrouver le goût des choses. “Un peu comme Bon Iver lorsqu’il s’est enfermé dans le Wisconsin”, développe-t-il, amusé. Un jeu de piste efficace (plusieurs titres sont nés à Mexico, Los Angeles ou Sydney), qui le conduira vers d’autres artistes, “pour qui j’ai un respect infini”, lâche-t-il.
Autant de petits génies qui contribuent eux aussi à la grandeur de ce deuxième péplum. Parmi eux : les Américains Vic Mensa, MNDR et Beck, les Suédois de Little Dragon, les Britanniques d’AlunaGeorge. “J’ai pu approcher des gens talentueux avec qui je voulais faire de vraies chansons”, précise Flume. Elles s’appellent Tiny Cities – formidable virée stellaire, aussi pop qu’électronique –, Never Be Like You – avec la voix magique de la Canadienne Kai, pour un titre puissant, plein de saccades et de secousses – ou Say It – et un refrain de la Suédoise Tove Lo aussi vocal qu’entêtant.
Créer des passerelles entre le mainstream et l’indie
“Le challenge était le suivant : créer une passerelle entre des sons mainstream et d’autres plus indie.” Un travail établi dans une salle des machines “avec des câbles partout, ajoute-t-il. J’avais l’air d’un scientifique.” Le symptôme d’une génération pour qui le futur n’a pas de secret. Ou presque.
“Il n’y a jamais eu autant de possibilités qu’aujourd’hui, estime-t-il. Et ce n’est pas fini. Créer des mélodies existe depuis des milliers d’années, mais modifier la musique sur ordinateur, ce qu’on appelle le sound design, date d’à peine trente ans. D’ailleurs, qui pouvait imaginer le son de Skrillex dans les années 1970 ? Personne ! Alors peut-on franchement imaginer ce qui sera fait dans quarante ans ? Ça, c’est excitant.”
On ne va pas le contredire.
concerts le 5 novembre à Bruxelles, le 14 à Strasbourg, le 16 à Paris (Zénith)
{"type":"Banniere-Basse"}