Diplo est l’histoire d’un petit Blanc de Floride qui, à force de n’écouter que de la soul et du hip-hop, rêve d’avoir lui aussi un gros beat. Mais comme il n’a à sa disposition qu’un petit clavier Casio avec sa boîte à rythme de série, il compense ses moyens quart-mondistes par une imagination fourmillante ? […]
Diplo est l’histoire d’un petit Blanc de Floride qui, à force de n’écouter que de la soul et du hip-hop, rêve d’avoir lui aussi un gros beat. Mais comme il n’a à sa disposition qu’un petit clavier Casio avec sa boîte à rythme de série, il compense ses moyens quart-mondistes par une imagination fourmillante ? option fourmis rouges pour les pieds, et noires pour les idées. Car dès le premier titre, le mélancolique Florida caressé par une guitare sèche, on sait que ce hip-hop lo-fi ne bombera pas le torse, marchera à l’ombre.
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Nettement plus maximal que la plupart des disques de rap mental et futuriste sortis par des labels comme Lex ou Anticon, ce Florida pétrit avec virtuosité une masse imposante de sons de toutes confessions (de la soul la plus radieuse au jazz le plus renfrogné, du easy-listening le plus cul-bénit au rock le plus drogué) pour façonner un groove nonchalant et psychédélique, tout en zig-zag. Car les beats, cassés ou cassants, restent (comme le rappelle le monumental Diplo Rhythm) le grand amour du DJ/producteur, qui n’hésite pas à les lâcher, en essaim de pucerons, dans les jambes de la languide Martina Topley-Bird, qui hante plus qu’elle ne chante le magnifique Into the Sun ? sa plus impressionnante collaboration depuis Tricky. A cet iceberg à la dérive au large de Philadelphie (où vit désormais Diplo), on a le droit de préférer l’été : c’est pourtant sur cette banquise qu’on installera son transat.
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