Flashpoint

J’aime beaucoup ce disque. Si. D’abord, parce que c’est un produit cbs. cbs, la Rolls des maisons de disques, même si depuis quelque temps elle roule avec un moteur Honda débridé, c’est quand même quelque chose ! Bon, pour ceux qui n’achèteraient pas leur disque juste à cause de la marque, il y a la pochette. Les Stones sont à ma connaissance le seul super groupe assez sympa pour confier ses travaux d’emballage à un maquettiste albanais débutant. Et celui-ci, pas chien, leur a renvoyé l’ascenceur : grâce à son anglais embryonnaire, il a dégotté le titre de l’album, Flashpoint, enthousiasmant d’originalité. Ce n’est pas tout. La sortie d’un live des Stones est aussi la garantie d’une franche partie de rigolade. On voit les vieux critiques préhistoriques sortir de leurs cavernes et radoter à s’en déchausser le dentier et à s’en pisser dessus que Les Stones sont toujours le plus grand aga aga geu geu’?
J’aime ce disque et pourtant, je ne le passe pas souvent. A vrai dire, je ne l’ai écouté qu’une petite fois et je n’ai pas du tout l’intention de recommencer. Posséder cet album dans mes rayons me suffit. ainsi je me dipense d’entendre : Jagger tout essoufflé en train de courrir après Satisfaction sans pouvoir la rattraper, Richards refourguant sa panoplie de riffs plus usés que sa tronche, High Wire, « l’inédit », bricolé de pièces rouillées, autochouravées à Brown Sugar et Honky tonk Woman… Par respect et décence, on ne dira rien de Clapton qui vient de perdre son fils (mais on n’en pense pas moins). On terminera par une suggestion aux Stones, pour qu’ils continuent à faire croire qu’ils sont le plus aga aga geu geu : les gars, si je puis me permettre de vous appeler « les gars », ne sortez plus que des albums live bourrés de Jumpin’Jack flash, de Start me up, de You can’t always get, d’inédits, mais changez un peu l’ordre des morceaux, pour donner le change et continuer à blouser votre monde.

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