Le Canadien flâne de folk-rock sixties en power pop seventies, un art dans lequel il excelle.
On ne remerciera jamais assez Daptone Records de s’être lancé dans le rock’n’roll. En créant il y a deux ans Wick Records, le prestigieux label, auquel les amateurs de soul intemporelle doivent la découverte de Sharon Jones, Charles Bradley, Naomi Shelton ou des Como Mamas, prouve que son art de l’enregistrement analogique à l’ancienne peut aussi faire des miracles du côté de la pop psychédélique. La bonne idée, c’est également d’être allé débaucher Michael Rault chez Burger Records, label californien sur lequel le Canadien avait sorti son album précédent, Living Daylight (2015).
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De la Californie, le natif d’Edmonton a gardé un goût immodéré pour les chansons infusées de soleil et de bonne humeur, la moustache résolument tournée vers la fin des années 1960, après que la tornade Beatles a laissé l’Amérique sens dessus dessous, offrant aux Byrds et à tous les combos mythiques de la côte Ouest un infini champ des possibles musical.
Pas avare de références à ses maîtres liverpudliens (une petite touche de Here Comes the Sun version survitaminée sur l’entraînant I’ll Be There, un peu du Paul McCartney période Wings sur Sleep with Me, un hymne choral façon Hey Jude pour conclure avec When the Sun Shines), Michael Rault s’est approprié naturellement, comme nombre de ses pairs, les codes de leur pop révolutionnaireet les a digérés juste ce qu’il faut pour que ses compositions volent de leurs propres ailes.
Surtout, ce chantre du cool le plus absolu nous propose de pénétrer un univers aux couleurs chatoyantes, où ses rêveries sur fond de guitares languides et de basses accueillantes nous donnent envie de rêver à notre tour (fantastique Pyramid Scheme). La bien nommée Dream Song n’est pas mal non plus, propulsée dans la stratosphère par des chœurs d’une simplicité exemplaire, un synthé vintage et des cordes discrètes.
La patte Daptone n’est sans doute pas étrangère à la réussite de ce disque rafraîchissant. Enregistré dans le fameux studio House of Soul du label de Brooklyn,It’s a New Day Tonight bénéficie du savoir-faire de Wayne Gordon en matière d’analogique. Qu’il lâche ses chevaux électriques ou privilégie la douceur de l’acoustique, Michael Rault y gagne le terrain de jeu idéal pour ses flâneries folk, pop et psychédéliques. A ce titre, Sitting Still est au cœur de l’album une parenthèse enchantée que n’auraient pas reniée Crosby, Stills & Nash.
It’s a New Day Tonight – Wick Records/Differ-ant
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