Que connaissons-nous du rock canadien ? On sait, bien sûr, que l’imposant Neil Young est depuis belle lurette le porte-parole principal d’une population musicienne que l’on imagine composée presque exclusivement de babas adipeux et stéréotypés.Mais guère plus. Dans le rôle de contre-exemple, les quatre de Five Guys Named Moe sont parfaits. Laissant à d’autres la […]
Que connaissons-nous du rock canadien ? On sait, bien sûr, que l’imposant Neil Young est depuis belle lurette le porte-parole principal d’une population musicienne que l’on imagine composée presque exclusivement de babas adipeux et stéréotypés.
Mais guère plus. Dans le rôle de contre-exemple, les quatre de Five Guys Named Moe sont parfaits. Laissant à d’autres la lourdeur des grands frères américains, ces jeunes gens sont partis chercher l’inspiration de l’autre côté de l’océan. En contre-sens sur l’autoroute des voyages musicaux, ils prirent la direction de l’Ecosse, emmenant dans leurs bagages quelques bonnes vieilles compos de chez eux. Résultat de ce déplacement dans l’espace finement calculé : ce disque, doux, subtil et copieusement arrosé d’arrangements malins. Dix nouvelles chansons pour faire passer l’aigreur empotée d’un single trop réfléchi, le décevant She s on a moutain et ses bizarreries world music. Good news, Eyes like thunder et Pieni suomalainen sont de petits trésors aux guitares discrètes et rythmes diablotins toujours soulignés par un piano complice. Les voix confondues de Meg Lunney et Jonathan Evans se tirent avec malice de l’exercice périlleux du duo mixte. Meg évoque tantôt Harriet des Sundays (Selfish days), tantôt Mary Margaret O Hara. Quant à Jonathan, on devine aisément que ses maîtres ont pour nom McAloon et Frame. Nobles influences donc, pour un album bol d’air, entre They Might Be Giants assoupis et Cowboy Junkies décoincés.
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Archives du n°25 (sept.90)
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