Trois ans après le formidable coup d’essai Maverick A Strike, Finley Quaye lui offre enfin un successeur avec Vanguard, un deuxième album aux allures de coup de maître. Pour lesinrocks.com, il en décrypte quelques titres.
Broadcast
Ce titre représente ce qui se rapproche le plus de la jungle music telle que je la pratiquais à mes débuts. Le texte est construit selon la méthode du « cadavre exquis ». Il évoque les radios pirates, celles que je passais mon temps à écouter lorsque je vivais à Manchester.
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Burning
Il s’agit, à l’instar d’Everybody knows et de White paper, qui figurent aussi sur Vanguard, d’une ancienne face B que nous avons réenregistrée avec mon nouveau groupe, et dont j’ai retravaillé les arrangements. C’est une chanson d’amour plutôt traditionnelle.
Feeling blue
La mélodie de cette chanson date des années 20 ou 30. The Animals en avaient déjà fait une chanson dans les années 60. J’ai essayé d’en faire un titre très festif. En l’enregistrant, j’ai pensé à l’aménager de façon à ce que, sur scène, il puisse nous servir à amorcer un medley – d’où le pont où la chanson ralenti brusquement, passant d’un 2 tone beat, un rythme rock steady, à un rythme reggae. J’adore le son des cuivres sur ce pont : on dirait qu’ils sont une dizaine de musiciens là derrière, alors qu’ils n’étaient que trois dans le studio.
British air rage
Tout le monde croit que la rythmique de ce morceau a été samplée. Ce qui est inexact. S’il m’arrive parfois d’utiliser des boîtes à rythmes, je n’aime pas travailler avec des ordinateurs. Surtout pour les parties rythmiques. Je pense qu’en assemblant des parties de batterie sur un ordinateur, le résultat serait inévitablement moins bon que si j’enregistrais le morceau avec mon batteur – une perle rare. Et l’idée d’essayer coûte que coûte de rafistoler, grâce à l’informatique, un morceau raté, me déplaît. Ici, j’ai utilisé deux platines vinyles jouant de concert le même enregistrement de batterie. L’effet est assez intéressant. Le son strident que l’on entend du début à la fin est celui d’un psaltry, un instrument biblique.
White paper
C’est, une fois encore, une ancienne face B, que nous avons sacrément revisitée. Je l’ai enregistrée en souvenir de ces clubs à la mode qui me demandaient de venir passer des disques chez eux, et qui finissaient toujours par me demander du rap et du R’n’B après mes Marley, Dennis Brown, Lee Perry ou Tapazuki. Je me suis dit que j’allais composer un morceau de reggae en utilisant les clichés du rap, du rock, et de la house music. Un vrai défouloir.
Hey now
C’est le morceau le plus africain de l’album. On y discerne parfaitement le travail des percussionnistes avec lesquels j’ai enregistré Vanguard : un tunisien, un gambien et un ghanéen – mon propre oncle, professeur de danse et de batterie. Il évoque mon père, rentré du Ghana après huit ans d’absence et décédé en février dernier.
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