Emportée dans une tempête symphonique, l’écriture de Fink ne rompt pas. Critique et écoute.
On a souvent décrit le nomadisme de Fink, sans toujours préciser à quel point cette impatience, cette phobie de la stagnation et de la sédentarisation s’appliquaient également à sa musique. Voyageur léger aux bagages pourtant imposants, cet ancien DJ a ainsi visité sans jamais vraiment s’y arrêter l’electro, le folk, le gospel, les soundtracks ou la soul, simplifiant et filtrant ces grammaires en une musique de plus en plus limpide, vierge et lumineuse.
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Pour cette étape, on retrouve l’Anglais en compagnie d’une formation symphonique d’Amsterdam qui, à l’épure du somptueux Perfect Darkness (2011), a préféré la majesté ou la dinguerie d’arrangements signés Jules Buckley, repéré de Basement Jaxx aux Arctic Monkeys. Et le miracle est là : l’écriture de Fink se fait épique, monumentale, sans jamais perdre de sa minutie, de sa délicatesse. Elle résiste aux tempêtes de cordes (sublime adaptation du Génie du froid d’Henry Purcell), plie avec grâce mais jamais ne se laisse emporter par cette mécanique exorbitante, à l’exemple des prodigieux Sort of Revolution ou Yesterday Was Hard on All of Us.
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