Parmi les moments de grâce absolue du nouveau Birkin, il en est un qui nous touche particulièrement : celui où Jane cite Waterloo Sunset des Kinks en abyme d’un morceau intitulé Waterloo Station composé par Rufus Wainwright. Il fallait bien ça, un Canadien et une Anglaise déracinée, pour capturer à nouveau ce que Ray Davies […]
Parmi les moments de grâce absolue du nouveau Birkin, il en est un qui nous touche particulièrement : celui où Jane cite Waterloo Sunset des Kinks en abyme d’un morceau intitulé Waterloo Station composé par Rufus Wainwright. Il fallait bien ça, un Canadien et une Anglaise déracinée, pour capturer à nouveau ce que Ray Davies avait su si bien saisir il y a quarante ans : la nostalgie d’un pays, l’Angleterre, qui n’a jamais mieux existé que dans les chansons. D’où (peut-être) ce titre, Fictions, qui trouble d’emblée les cartes et suggère que tout ici ne sera que faux-semblant, jeu de rôle, hormis quelques fragments d’autobiographie que précise une chanson écrite par Gonzales (Living in Limbo).
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Il pourrait difficilement en être autrement avec un disque qui ressemble à un hall of Fame du bon goût : reprises de Neil Young, Tom Waits, Kate Bush, chansons originales de Beth Gibbons, Neil Hannon, The Magic Numbers, participation de Johnny Marr, mise en musique d’un texte de Hervé Guibert sur du Ravel’ Les arrangements de Gonzales et Renaud Létang (déjà aux commandes sur Rendez-vous) sont au diapason, fatalement plus classieux que le Gainsbourg des dernières années car déjà dans la digestion du Gainsbourg des grandes années. C’est seulement sur le titre de Dominique A, Où est la ville (en écho à son propre Je suis une ville), qu’on les entend se lâcher un peu, sur un beat Born to Be Alive qui tranche avec la beauté un peu frigide du reste. Notons enfin que Cali devrait franchement faire une pause (Sans toi, hum, sans nous non plus) et qu’en revanche Arthur H a touché juste avec son titre : La Reine sans royaume.
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