Double actualité pour la ville de Groningue, aux Pays-Bas : le festival de découvertes Eurosonic et la dernière escale de l’expo consacrée à David Bowie. Reportage.
D’un côté, l’icône ultime. De l’autre, des groupes donnant parfois leur tout premier concert. David Bowie est mort il y a quelques jours mais son héritage se vérifie tous les quarts d’heure au festival Eurosonic, à Groningue, où la jeune garde européenne avait rendez-vous du 13 au 16 janvier. Hasard du calendrier : après Londres, Paris, Berlin, Melbourne ou encore São Paulo, c’est dans cette ville universitaire du nord des Pays-Bas qu’est actuellement installée l’exposition itinérante David Bowie Is, qui revient sur les petites et grandes histoires d’une carrière inapte à toute comparaison.
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D’une ambiance à l’autre
A la sortie de l’expo, au dernier étage du Groninger Museum, une femme en pleurs témoigne au micro d’un confrère de France Inter. L’émotion est encore vive, et le vide loin d’être comblé… Changement d’ambiance, à quelques heures d’intervalle : dans une des nombreuses salles du centre-ville, on assiste au concert fougueux des Ecossais de White, qui visiblement n’ont rien contre les vestes à paillettes et les postures glam. Plus tard, on découvre le Suisse Fai Baba et ses ballades cosmiques, puis la Grecque Sarah P, une pop-star en devenir avec des fleurs sur la tête. Vous avez dit Bowie ?
https://www.youtube.com/watch?v=ScMy7NMMPJ8
Parmi les 345 groupes programmés à Eurosonic cette année, certains connaîtront peut-être un destin similaire. C’est d’ailleurs tout le questionnement d’un festival centré sur la découverte et le développement de projets à peine sortis de jeunes caboches pleines d’idées, mais dont le rayonnement à l’étranger est loin d’être une évidence.
Peter Smidt, fondateur et directeur du festival depuis plus de vingt ans, explique comment le public et les médias se sont progressivement ouverts à la nouvelle scène européenne :
“Quand j’ai lancé Eurosonic, personne ne s’intéressait à ce qui émergeait en France, en Pologne ou en Allemagne au-delà de chaque frontière… Mais les choses ont changé, les Anglo-Saxons ne sont plus les seuls à s’exporter », dit-il avec satisfaction. « C’est une bonne chose de voir que Stromae, qui vient de Belgique, est aujourd’hui en tête d’affiche des plus grands festivals.”
Des groupes qui feront l’actualité demain
Dans le genre, Christine And The Queens fait partie des lauréats 2016 des European Border Breakers Awards, organe d’Eurosonic récompensant les meilleurs vendeurs à l’international. Mais Eurosonic n’est pas non plus l’usine à stars que ces contre-exemples peuvent laisser croire. Pour chaque Stromae et chaque Christine, il y a des dizaines de noms qui feront l’actualité des prochains mois – et des prochaines années – sans pour autant faire trembler les charts. Peter Smidt : “Nous n’avons pas de têtes d’affiche et nous n’en voulons pas. Notre but est d’aider les jeunes groupes à trouver un public.”
Cette année, on pouvait par exemple mettre un billet sur Dua Lipa ou Mura Masa, deux Anglais un poil vulgaires… et donc promis à un succès massif. Mais on retiendra surtout les performances plus chic d’Oscar, un autre Anglais sur les traces de Morrissey, ou bien de la Suissesse Verveine, dangereuse chamane aux incantations technoïdes. Repérés également : les Néerlandais de Klyne, les Espagnols de Svper, les Anglaises de The Big Moon, les Belges de Fùgù Mango et les Anglais – encore – de Ten Fé, qui s’autoriseront une reprise très libre de Let’s Dance, de Bowie.
>> Le festival Eurosonic reviendra en janvier 2017 avec une programmation spéciale Portugal.
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