Le festival auvergnat vient de commencer. On y est, on vous raconte.
Après un voyage en zig-zag bison futé sur des rails tantôt envahis par les eaux, tantôt par des manifestants, on finit par arriver au festival Europavox, à Clermont-Ferrand, juste à l’heure pour découvrir les jeunes régionaux de l’étape, Youth Disorder.
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Et comme cadeau d’anniversaire pour les 20 ans du chanteur, le festival n’a pas trouvé mieux que de lui offrir la première partie de son idole Alex Turner. Et il y a effectivement du Arctic Monkeys dans ces pop-song chahutées par une électricité teigneuse. Mais pop-songs elles demeurent malgré leurs rythmiques raides, leurs guitares vraiment en pétard, leur chant ulcéré. La faute à des harmonies futées et tendues, qui ouvrent une voie royale à celles, nettement plus complexes et diaboliquement efficaces, des orfèvres en branlotterie pop des Last Shadow Puppets.
Ces derniers ont à l’évidence écouté plus de disques, réfléchi à plus d’arrangements, renoncé à beaucoup de facilités, de « plans » comme se vantent les musiciens à doigts longs et idées courtes. Aucun cliché, aucune pose chez Alex Turner et Miles Kane, mais un véritable amour pour la pop et la soul mélangés, entremêlés dans une écriture aussi savante que faussement négligée. Par comparaison à leurs albums, il y moins de Scott Walker et plus de Bowie – celui de Young Americans –, plus d’Ennio Morricone, plus de Roy Orbison, plus de Love dans ces versions live. Surtout qu’une petite formation de cordes leur souffle dans les bronches, laissant aux deux chanteurs/crooners et à leurs voix languides et parfaitement complémentaires tout le loisir de se vautrer dans le luxe ou même parfois le cabaret, voire la farce light.
Avec des voix pareilles, ils peuvent même s’offrir une reprise du Is This What You Wanted de Leonard Cohen – c’est dire où ça joue. En deux albums, c’est leur grand luxe, les Last Shadow Puppets ont déjà composé suffisamment de petits classiques d’époque pour jouer un set en forme de best of, sans temps morts mais avec un vertigineux point fort : une version de Bad Habbits en forme de charge de la cavalerie. Mais que des licornes.
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