Chaque année, le festival Au fil des voix revient illuminer nos froids hivers parisiens et rappeler que l’on peut toujours compter sur les musiques du monde pour embellir nos vies.
Comme chaque année, de grandes voix viennent se faire entendre au festival Au fil des voix et rappeler l’infinie diversité des cultures et la richesse inépuisable du premier des instruments. A l’Alhambra et au Studio de l’Ermitage, scènes idéales pour la communion fraternelle des artistes avec leur public, on retrouvera ce festival aussi exigeant qu’attachant pour sa huitième édition, du 29 janvier au 9 février. Il propose, comme d’habitude, une programmation impeccable : vingt concerts étalés sur douze soirées et de nombreux courants et traditions du monde illustrés. Voici une sélection des soirées incontournables.
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Le hip-hop tropicaliste de Criolo
D’emblée, les organisateurs du festival frappent fort en confiant à Criolo le soin d’assurer son lancement. Le “Créole” faussement nonchalant devrait aisément embraser l’Alhambra avec son hip-hop tropicaliste en prise directe avec la rue, et avec sa musique bariolée, bruissant des mille sonorités du Brésil contemporain. (Le 29 janvier)
Julia Sarr et Dobet Gnahoré, l’Afrique en tête
La soirée du 30 janvier sera dédiée à la musique africaine avec la chanteuse, percussionniste et danseuse ivoirienne Dobet Gnahoré, réputée pour ses prestations très énergiques, et Julia Sarr, dont la voix claire et puissante a pris le temps de mûrir auprès des plus grands (Youssou N’Dour, Tony Allen, Salif Keita…) avant de s’épanouir en solo. Petite merveille d’afro-jazz, Daraludul Yow, son dernier album, se traduit sur scène en un très joli spectacle débordant de chaleur humaine. (Le 30 janvier)
Le maloya à l’honneur : Maya Kamaty et Lindigo
La soirée du 31 janvier sera l’occasion de voir se succéder sur la scène de l’Alhambra deux conceptions bien différentes du maloya réunionnais, éthéré et métissé de folk avec Maya Kamaty, festif, roots et rageur avec Lindigo, groupe qui entretient l’énergie revendicatrice de ce genre musical dérivé des chants d’esclaves sans renoncer à le confronter à d’autres traditions africaines et à de discrets arrangements pop. (Le 31 janvier)
Noëmi Waysfeld & Blik – Françoise Atlan, les méandres de la diaspora
Spécialiste des chants séfarades, Françoise Atlan présentera le 1er février Aman ! Sefard…, bel album où elle explore, en compagnie de l’Ensemble En Chordais, le répertoire séfarade de l’époque ottomane. Brûlée au contact du fado, Noëmi Waysfeld a quant à elle senti qu’il lui était impossible de le chanter autrement qu’avec sa “langue émotionnelle”, le yiddish. Une démarche singulière qui a donné naissance à un disque plein de langueurs et de mélancolie Alfama, où elle invente un territoire imaginaire, quelque part entre la solitude des bords de mer portugais et les ruelles tortueuses d’un ghetto juif d’Europe de l’Est. (Le 1er février)
Redi Hasa & Maria Mazzotta, générosités méditerranéennes
Pour cette édition, trois concerts sont programmés au Studio de l’Ermitage. Après les polyphonies occitanes de La Mal Coiffée (le 2 février) et les danses balkaniques de Söndörgö (le 3), la troisième soirée sera l’occasion, pour le duo Hasa-Mazzotta, de présenter l’album Ura. Remarquée au sein de la formation traditionnelle Canzoniere Grecanico Salentino, Maria Mazzotta pourrait sortir d’un film de Risi ou Comencini tant elle déborde de vie et de générosité. Soutenue par le violoncelle de Redi Hasa, sa voix exceptionnelle vous remue le fond de l’âme avant de vous rendre à la joie la minute d’après. Les gais badinages et les complaintes poignantes du disque laissent présager un superbe concert. (Le 4 février)
Le blues amérindien de Pura Fé et Manu Théron, troubadour engagé
Le blues de Pura Fé est traversé par une inspiration shamanique qui le relie aux esprits de la nature et aux ancêtres. Revendiquant l’héritage des Indiens Tuscaora dont elle descend, la chanteuse a ancré son dernier album Sacred Seed dans une Amérique panthéiste bercée d’incantations lumineuses. Juste avant ce concert très attendu, on pourra goûter au charme de la poésie occitane contestataire que Manu Théron chante avec sa fougue habituelle au sein de Sirventés. (Le 5 février)
Alireza Ghorbani – Dorsaf Hamdani, mélodies arabes et perses
Toujours prête à relever de nouveaux défis, Dorsaf Hamdani, après s’être attaquée, dans Princesses du chant arabe, aux monuments de la culture orientale que sont Oum Kalsoum, Asmahan et Fairouz, a récemment décidé de reprendre Barbara. Et c’est comme une évidence. Il suffit d’entendre ses versions de La Solitude ou Nantes pour se convaincre que nulle n’était mieux disposée qu’elle pour chanter la dame brune. Le timbre, la diction, l’émotion, tout est là. C’est un concert immanquable, d’autant que Dorsaf, qui chantera également Fairouz, partagera la scène avec son ancien complice, l’immense chanteur iranien Alireza Ghorbani. (Le 6 février)
La soul de Djazia Satour et les rockers beyrouthins de Mashrou’ Leila
A les voir sur scène on comprend pourquoi Mashrou’ Leila est devenu un phénomène au Moyen-Orient : en plus de ses qualités vocales, Hamed Sinno, leur leader, a tout le charme d’un Freddie Mercury libanais. A la Gaité Lyrique, où le groupe s’est produit cet automne, le spectacle était autant dans le public que sur scène. Gros concert à prévoir donc, d’autant que la première partie sera assurée par Djazia Satour, pour qui la scène est un élément naturel, et qui défend avec beaucoup de conviction son Alwane, où la chanson algérienne rencontre le blues et la soul. (Le 9 février)
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