Un live et un livre pour passer l’été avec l’idole africaine : passionnant, toujours.
Longtemps réduit à la clandestinité du bootleg, Live in Detroit capte toute la démesure du plus grand show-man que l’Afrique ait jamais enfanté. Quatre morceaux d’une durée oscillant entre trente et quarante minutes, c’est un de plus que le Live in Amsterdam de 1983, qui déjà restituait la grandmesse yoruba du père de l’afrobeat.
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Il y a ce que l’on entend : les tambours inlassables, le frénétique barrissement des trompes, les imprécations du sorcier au corps à demi nu ondulant comme un serpent. Il y a ce que l’on ne peut qu’imaginer : la danse des choristes-épouses au visage peint, aux membres ceints de lanières multicolores, qui se déhanchent et se cabrent comme offertes à la saillie d’un Dieu en rut.
Ce rituel du sexe et de la révolte, Fela le présentait à Detroit, ville du MC5 et des Stooges, quelques semaines après sa sortie de prison. Quinze mois de geôles pour une obscure histoire de devises. “La prison m’a servi à aller au plus profond de moi-même pour trouver la spiritualité”, lit-on dans la bio que lui consacre opportunément et passionnément François Bensignor. De l’écoute comme de la lecture, on sortira pénétré.
Livre : Fela Kuti – Le génie de l’afrobeat de François Bensignor (Voix du Monde)
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