La Normandie sous d’autres tropiques, grâce à ce producteur doué de Caen. Critique et écoute.
Depuis quelques années, Caen dévoile son armée de beatmakers. La voie a été ouverte par Superpoze et le label Combien Mille, et bien d’autres ont suivi, dont l’excellent vingtenaire Fakear. Bâtisseur de beats et faiseur de mirages, l’ancien étudiant en musicologie sort Sauvage, son troisième ep. Après avoir fantasmé, entre autres, le Japon (Morning in Japan) et le Moyen-Orient (Damas), Fakear puise dans l’imaginaire de Bollywood pour construire des paysages aux mille recoins.
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Automnal et incandescent, Sauvage balance entre intelligence et puissance, textures rêches et couleurs de l’été indien. Thousand Fires est le plus bel exemple de cette électronique boisée, où les esprits de la forêt chers à Miyazaki s’agitent. Qu’ils soient râpeux ou soyeux, le producteur aime jouer avec la disposition des samples et des boucles, à tel point qu’on frise de temps à autre la surabondance. Dans ce foisonnement parfois un peu épais, rien n’est pourtant à jeter ; Fakear n’a pas des oreilles en carton.
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