Jamaïque Bob Andy Song book (Studio One/One Time, fin des années 60) Collection de chansons au parfum folk, par l’une des meilleures plumes de l’île. Horace Andy Skylarking (Melankolic/Delabel, 1996) Ses premières faces pour Studio One, ses titres réalisés avec Massive Attack, un concentré sans fausses notes d’une voix magique. Big Youth Dreadlocks dread (Front […]
Jamaïque
Bob Andy Song book (Studio One/One Time, fin des années 60)
Collection de chansons au parfum folk, par l’une des meilleures plumes de l’île.
Horace Andy Skylarking (Melankolic/Delabel, 1996)
Ses premières faces pour Studio One, ses titres réalisés avec Massive Attack, un concentré sans fausses notes d’une voix magique.
Big Youth Dreadlocks dread (Front Line/Virgin, 1978)
Ceux qui restent encore dubitatifs sur les vertus désinhibantes du talk over doivent impérativement s’autoprescrire une cure de Big Youth. La lumière peut venir de là.
Black Uhuru Sinsemilla (Mango/Island, 1980)
Le son dur des années 80 au service de l’esprit roots. Produit par Sly & Robbie.
Ken Boothe Everything I own (Trojan/Pias, 1974)
Un superbe album qui capture la quintessence de l’art du Marvin Gaye jamaïcain.
Dennis Brown Wolf & leopards (Deb/Melopea, 1978)
C’est l’album référence du prince couronné du reggae, un savant mélange équilibré de mélodies et de messages religieux.
Burning Spear Marcus Garvey (Mango/Island, 1975)
Chant enflammé entonné à la gloire du prophète Marcus Garvey. La force brute de cette musique n’a qu’un but : briser les chaînes et abattre le mur des servitudes.
Burning Spear Dry & heavy (Mango/Island, 1977)
Spear revient sur quelques-uns des thèmes abordés à l’époque Studio One. Un son énorme qui régénère comme une cure de thalasso aux sources du Nil bleu.
Burning Spear Social living (One Stop/Média 7, 1978)
Accompagné par les cracks des studios de Kingston et le groupe anglais Aswad, le prêche apocalyptique du pasteur rasta de Saint Ann’s Bay, à son plus véhément.
Buju Banton ‘Til shiloh (Island, 1994)
Par sa variété et sa profondeur, ‘Til shiloh est aux années 90 ce que les meilleurs Marley pour Island étaient aux années 70.
Chaka Demus & Pliers Tease me (Island, 1993)
Les Laurel et Hardy du dancehall. Humour, libido et groove orchestrés par l’imparable duo Sly & Robbie.
Jimmy Cliff Wonderful world beautiful people (A & M, 1970)
De Vietnam, titre fameux de cet album, Dylan disait que ce n’était pas la meilleure chanson contre la guerre, mais certainement la plus belle protest song jamais écrite.
Jimmy Cliff The Harder they come (Mango/Island, 1972)
La BO du film qui a révélé l’existence du reggae au monde. Jimmy Cliff, mais aussi les Maytals ou Desmond Dekker n’y sont pas pour rien.
The Congos Heart of the Congos (Blood & Fire/Night & Day, 1978)
Sans doute l’album le plus abouti jamais sorti du Black Ark Studio de Lee Perry.
Culture Two sevens clash (Joe Gibbs/en import, 1977)
L’album qui inspira à Clash son nom et le meilleur jamais enregistré par le groupe.
Culture Too long in slavery (Front Line/Virgin, 1978)
Compilation regroupant l’essentiel de la période Front Line. Idéal inventaire, ce recueil enfile les perles d’un même chapelet rasta.
Dillinger CB 200 (Island, 1976)
Ne serait-ce que pour Cocaine, cet album est un must pour tous les fadas du ragga.
Mikey Dread Dread at the control (Trojan/Pias, 1979)
Animateur d’un show radio, complice de Clash lors de tournées européennes, Mikey Dread conjugue humour et bavardage sur fond de groove captivant.
Don Drummond Best of (Studio One/One Time, milieu des années 60)
Tromboniste hanté, il marqua le ska comme Dizzy Gillespie a marqué le be-bop.
Duke Reid Treasure chest (Heartbeat/Média 7, fin des années 60)
Il n’existe pas de meilleure introduction à l’oeuvre de Duke Reid, le producteur vedette du rocksteady.
The Gladiators Trench town mix up (Virgin, 1976)
Premier album de ce trio éclairé par la grande qualité mélodique des compositions et l’heureuse rencontre des voix de Clinton Fearon, Dallimore Sutherland et Albert Griffiths.
The Heptones On top (Studio One/One Time, seconde partie des années 60)
Les Heptones étaient le groupe favori du producteur Coxsone. A l’écoute de cet album, leur second pour Studio One, on comprend aisément pourquoi.
The Heptones Night food (Island, 1976)
Signé par Island et choisi pour accompagner les Wailers en tournée cette année-là, le groupe de Leroy Sibbles fait merveille sur ce premier album de « reggae international ».
Joe Higgs Life of a contradiction (Grounation/en import, 1975)
Le prof de chant de Bob Marley montre ici tout ce que son meilleur élève lui doit.
Gregory Isaacs Cool ruler (Front Line/Virgin, 1978)
Le plus célèbre des crooners jamaïcains au sommet de sa forme et de son art.
King Tubby The Roots of dub (Grounation/en import, 1975)
Les racines du dub mises en décoction par le Merlin jamaïcain. Envoûtement garanti.
King Tubby & Prince Jammy Dub gone 2 crazy (Blood & Fire/Night & Day, 1975-1979)
Le maître et l’élève. Tubby et Jammy, dans un combat de titans du dub, fournissent ici une superbe démonstration de leur savoir-faire respectif. Quand la table de mixage devient chaudron pour sorcelleries sonores.
Luciano Messenger (Island, 1996)
La figure de proue du retour aux sources. Mélodies, voix, feeling et messages : pour ceux qui aiment leur reggae plutôt à l’ancienne.
Bob Marley & The Wailers One love at Studio One (Heartbeat/Média 7, 1964-1966)
Le meilleur des premiers enregistrements des Wailers pour le compte de Coxsone.
Bob Marley & The Wailers The Complete Bob Marley & the Wailers 1967 to 1972 part II (JAD/EMI, 1997)
En l’espace de quelques mois, Lee Perry et Bob Marley vont révolutionner le reggae. Des tubes de la période Island comme Kaya ou Sun is shining sont ici dans leur version d’origine. Magique.
Bob Marley & The Wailers Catch a fire (Island, 1973)
L’album cheval de Troie. Grâce à lui, le reggae, agrémenté de guitares rock et de nappes de synthé, entre dans la bergerie occidentale.
Bob Marley & The Wailers Burnin’ (Island, 1973)
Avec Get up stand up et I shot the sheriff, ce disque aurait dû être interdit mille fois. Au programme : homélies révolutionnaires et cantiques de la vengeance.
Bob Marley & The Wailers African herbsman (Trojan/Pias, 1974)
Le retour en grâce des Wailers après quelques égarements du côté de la soul américaine. Lee Perry compose une poignée de classiques inoxydables dont Kaya et Sun is shining.
Bob Marley & The Wailers Natty dread (Island, 1975)
Le titre fait référence aux nattes du rasta mais également au côté dangereux (dread signifie effrayant). No woman no cry mis à part, le contenu s’apparente à une collection de chants guerriers sur fond de blues urbain et chaloupé. Chef-d’oeuvre.
Bob Marley & The Wailers Survival (Island, 1979)
Marley au sommet de son art de songwriter. La vision humaniste et la détermination révolutionnaire font de cet album, aux mélodies d’un niveau inégalé et à l’identité résolument africaine, un véritable monument.
Mighty Diamonds The Right time (Virgin, 1976)
Sly Dunbar vient d’inventer le rockers style qui va influencer toute la musique jamaïcaine de la fin des années 70. Il offre un superbe écrin pour les voix élégiaques des Diamonds.
Jackie Mittoo Tribute to Jackie Mittoo (Heartbeat/Média 7, 1995)
Lorsqu’il était le directeur musical du Studio One, Jackie Mittoo a créé un nombre incalculable de morceaux, ici rassemblés.
The Mystic Revelation of Rastafari (Grounation/One Time, 1974)
Album mythique résumant sur deux heures le déroulement d’une cérémonie d’incantation, par l’ensemble le plus célèbre de Jamaïque.
Sugar Minott Live loving (Studio One/One Time, 1978)
L’une des grandes influences du reggae moderne. Sa voix sucrée en a fait un maître parmi la jeune génération des Luciano et Yammie Bolo.
Pablo Moses A Song (Island, 1980)
Le meilleur album de ce Moïse à voix mélancolique, accompagné par la plus large et la plus chatoyante palette de musiciens jamaïcains jamais réunis en studio.
Junior Murvin Police & thieves (Island, 1977)
La version de Clash a permis de découvrir ce chanteur au délicat falsetto produit par l’inévitable Lee Perry. Un classique.
Augustus Pablo East of river Nile (Greensleeves/Média 7, 1978)
Ce joueur de mélodica a donné au dub une des musiques les plus féeriques de cette époque.
Augustus Pablo/King Tubby King Tubby meets Rockers uptown (Clocktower/One Time, 1977)
La rencontre entre le petit Mozart du mélodica et le grand sachem du dub fait de cet album une des plus étranges curiosités de toute l’histoire du reggae.
Lee Perry Arkology (coffret Island, 1997)
Un condensé en trois albums de l’art inimitable de « Scratch » Perry, producteur visionnaire, compositeur, chanteur et dub master hors pair. Avec au programme Junior Murvin, Max Romeo et Mikey Dread dans leurs meilleurs rôles.
The Upsetters Blackboard jungle dub (Clock Tower/One Time, 1973)
La rencontre au plus haut niveau de King Tubby et Lee Perry, les deux personnalités qui ont le plus révolutionné l’usage de la console de mix. Renversant.
The Upsetters Super ape (Island, 1976)
Lee Perry, adepte des sobriquets (Scratch, Upsetter, etc.), se choisit celui de Super Singe pour sortir une remarquable collection de dubs ravageurs.
Prince Buster She was a rough rider (PB/en import, 1978)
Collection rassemblant les célèbres titres de cet indomptable du ska.
Prince Far I Message from the king (Front Line/Virgin, 1978)
Ecoutez ne serait-ce qu’une fois Foggy road, et toute l’essence mystique du reggae vous sera définitivement révélée. Indispensable.
Max Romeo War ina Babylon (Island, 1976)
Romeo embrasse la violence politique secouant l’île à cette époque pour en livrer un commentaire poignant, admirablement mis en sons par Lee Perry.
Bim Sherman Miracle (On-U Sound/Musidisc, 1995)
Après vingt ans de carrière en sous-bois, Bim Sherman voit enfin la lumière avec cet album produit par Adrian Sherwood et mêlant tablas indiens, instruments acoustiques et compositions envoûtantes pour un reggae du troisième type.
The Skatalites Foundation ska (Heartbeat/Média 7, 1997)
La compilation la plus exhaustive des riches heures de ces vétérans du ska.
Garnett Silk It’s growing (VP/One Time, 1991)
Avec son premier album, ce chanteur a fait souffler l’esprit du reggae roots sur les dance halls de Kingston.
Sizzla Black woman & child (Greensleeves/Média 7, 1997)
L’artiste jamaïcain du moment, et l’un des meilleurs albums de reggae sortis ces dernières années.
Sly & Robbie Revolutionnaries well charged vol. 1 (Channel One/en import, 1975)
Inutile de revenir sur l’importance de ces deux monuments, l’album s’en charge.
Leroy Smart Ballistic affair (Conflict/en import, 1977)
La violence des ghettos pourrait seule inspirer un recueil de chansons bouleversantes. Ballistic affair est l’une d’entre elles et ce disque, le plus accompli d’un chanteur peu connu.
Stalag 17, 18 and 19 (Virgin, 1998)
Un seul et unique riddim mais quel riddim ! , le Stalag, décliné à toutes les sauces par un large choix de chanteurs et DJ’s, dont Yammie Bolo à ses débuts.
Peter Tosh Legalize it (Columbia, 1976)
Premier disque de celui qui se faisait appeler le rasoir ambulant. Un hymne à l’usage libre de la ganja et le souvenir de vieilles blessures d’esclave font de ce disque, magistralement servi par l’élite des studios de Kingston, le mieux équilibré de la carrière de l’ancien pote de Marley.
U Roy Dread in a Babylon (Virgin, 1975)
Ce DJ est capable de donner le tournis à une armée de momies égyptiennes. Un verbe d’une rare virtuosité posé sur des rythmes de standards jamaïcains récupérés par le producteur Tony Robinson.
Bunny Wailer Blackheart man (Island, 1976)
Ancien compagnon de route de Marley au sein des Wailers, Bunny offre ici son plus bel effort. Densité musicale et voyage mystique garantis.
Willie Williams Armaggedon time (Studio One/One Time, 1982)
Clash en avait fait l’un de ses hymnes préférés. La version originale de Armaggedon time nous fait comprendre pourquoi. L’une des dernières grandes productions Studio One.
Yabby You Jesus Dread (Blood & Fire/Night & Day, 1972-1977)
Avec son groupe The Prophets, Vivian Jackson alias Yabby You a donné vie à un reggae porteur d’une étrange séduction. Cette rétrospective lui rend hommage, ainsi qu’à ceux qu’il a produits : Tapper Zukie, Wayne Wade et Dillinger.
Yellowman Bad boy skanking (Greensleeves/Média 7, 1982)
Albinos de naissance, Yellowman accompagné par les Roots Radics est un virtuose de la rime et un tuculent semeur de joie.
Tapper Zukie Man a warrior (Klik/en import, 1975)
Idole de Patti Smith, qui a produit ce disque sur son label, Zukie fut le DJ « politique » des années 70. Pochette signée Mapplethorpe.
The Story of Jamaican music Tougher than tough (coffret Island, 1993)
Ska, rocksteady, reggae, dub, dancehall et ragga : parcours idéal pour qui veut, en quatre volumes, tout connaître des différents parfums de la musique jamaïcaine.
Punk
Ruts DC In dub (Virgin, 1981)
La version dub des meilleurs instants de ce groupe londonien qui, avec Jah war, a su le mieux adapter le beat reggae à la sauce urbaine.
Bad Brains Bad Brains (Reach Out/en import, 1983)
New York a trouvé en Bad Brains le groupe parfait pouvant concilier punk et reggae. De l’odeur de l’asphalte brûlant ou de l’herbe, on ne sait qui l’emporte.
Clash Sandinista (CBS/Sony, 1980)
Strummer et Jones reviennent d’un voyage en Jamaïque avec des idées, du courage et de la bonne herbe. Trois denrées qui président à l’élaboration de ce triple album à la fois erratique et puissant.
Public Image Limited Metal box (Virgin, 1979)
L’acte de naissance du dub industriel gît dans les faces obsédantes et glacées de cet album. C’est dur, sans fioritures, cela avance avec l’épaisse conviction d’une machine de guerre commandée par un prêtre halluciné, le révérend Lydon.
Basement 5 1965-1980 (Island, 1981)
C’est en 1980, avec la face B de Last white Christmas, premier single de Basement 5, que de nombreux amateurs de rock auront découvert le dub. Ce groupe de Birmingham et son album unique resteront à jamais mythiques pour avoir mêlé des influences reggae au punk façon Magazine.
Police Reggata de blanc (A & M/Polygram, 1979)
Police mérite au moins l’absolution des péchés de pompage pour quelques-uns de ces morceaux délicats et fluides comme Walking on the moon et Message in a bottle.
Reggae anglais
Steel Pulse Handsworth revolution (Island, 1978)
Premier album du groupe de Birmingham, l’une des forces les plus consistantes de la scène anglaise. Le son est aussi homogène que celui des Wailers.
Linton Kwesi Johnson Forces of victory (Island, 1979)
Accompagné par le Dennis Bovell Band, LKJ, avec une économie de mots qui l’éloigne de l’émotion facile, dépeint le quotidien des Noirs confrontés au racisme et à la violence policière. Chef-d’oeuvre.
Finley Quaye Maverick a strike (Epic/Sony, 1997)
Un premier album où ce lointain parent de Tricky enfile les oeillades et les opérations de charme. Finley Quaye chante comme Marley et pense comme un héros de Trainspotting. Le plaisir justifie les moyens.
Ska anglais
The Specials (Two Tone/EMI, 1979)
Produit par Elvis Costello, le premier album du groupe de Coventry mixe les rythmes jamaïcains avec une attitude punk.
Madness One step beyond (Stiff/EMI, 1979)
Ils doivent leur nom à un classique de Prince Buster. Le « nutty sound » de Madness est inégalable et les compositions, un modèle de concision, d’humour et de tendresse, qui va influencer la scène brit-pop anglaise, notamment Blur.
The Beat I just can’t stop it (Go Feet Records, 1980)
A cette époque, Maggie Thatcher n’avait pas que des amis. Les gars du Beat par exemple, dont le Stand down Margaret ne lui pardonnait pas d’être si moche et si mégère. Surtout qu’ils y mettaient de la conviction et de l’enthousiasme, vertus essentielles de ce disque à la réécoute joyeuse.
Nouveau dub
Asian Dub Foundation R.A.F.I. (Labels, 1997)
Le reggae, le dub ou le ragga ne sont pas les seuls ingrédients de ce collectif londonien animé par Dr Das et Master D, anglais d’origine pakistanaise, mais ils confessent leur attachement à la dimension militante de ces musiques. Cocktail extrêmement performant.
Axiom Dub Mysteries of creation (Axiom/Island, 1997)
Apôtre du funk industriel avec Material, Bill Laswell envisage le dub à la manière d’une odyssée captivante au pays des songes et de l’hypnose.
Massive Attack versus Mad Professor No protection (Circa/Delabel, 1995)
La face cachée de Massive Attack, mise en scène par l’un des plus brillants activistes dub de la nouvelle scène anglaise. Quand le son de Bristol vient arroser ses racines jamaïcaines.
Primal Scream Echo Dek Adrian Sherwood remix (Creation/Small, 1997)
Dans les brumes oniriques du nord de l’Angleterre, le dub va composer avec le rock néopsychédélique de Primal Scream pour un disque qui décolle même le papier-peint.
Gary Clail Dreamstealers (On-U Sound/Musidisc, 1992)
Il tenta d’être le LKJ blanc et y parvint sur cet album.
Trip-hop
Massive Attack Blue lines (Circa/Delabel, 1991)
Massive Attack Protection (Circa/Delabel, 1994
Massive Attack Mezzanine (Circa/Delabel, 1998)
L’intégration, pas la fusion. Rien ne vous prépare à passer d’une soul décharnée à ce reggae ambient lourd comme l’air du temps, ni à entreprendre une descente spéléo dans les abysses de la mélancolie. Rien, sinon Massive Attack, dont les deux premiers albums font adhérer aux différentes formes musicales comme au principe de rupture qui les anime. Sur le troisième, l’orientation plus froide de la new-wave respire grâce à de grandes goulées de dub.
Tricky Maxinequaye (Island, 1995)
Tricky est le fils caché de Bob Marley et de Diamanda Gallas, un mutant orphelin et abandonné par sa mère de surcroît. Etonnez-vous ensuite qu’il puisse se venger avec autant de sadisme sur des constructions sonores qui feraient passer n’importe quel instant de Joy Division pour un thème publicitaire de la chaîne thermale des Alpes.
Smith & Mighty DJ-Kicks (Studio K7!/Pias, 1998)
Avec ce mix, Smith & Mighty dressent les contours du son de Bristol. Un son qui, de la soul à la jungle en passant par le dub, a toujours un fort parfum de reggae.
Thievery Corporation Sounds from the Thievery hi-fi (4AD/Labels)
Ces deux blancs DJ’s de Washington ont une mission : marier tous les rythmes sensuels de la planète, du jazz au reggae à la bossa à la techno. Une quête qui passe fatalement par le dub, souvent visité sur l’album Sounds from the Thievery hi-fi, qui a arraché à Mad Professor ce cri d’admiration : « Ce n’est pas possible que deux Blancs américains réussissent à faire ainsi avancer le dub. »
A Guy Called Gerald Black secret technology (Juice Box/Crammed, 1995)
Parmi les hommes de la jungle, Gerald est sans doute celui qui présente le plus de parenté avec King Tubby ou Lee Perry. Démonstration avec Black secret technology sur lequel, au détour d’un morceau, on peut entendre la voix de Finley Quaye.
DJ Wildchild featuring MC Skibadee Jungle talk (Millenium/Arcade, 1998)
Deux compilations récentes dominées par la tchatche continue de MC Det et MC Skibadee.
Roni Size/Reprazent New forms (Talkin’ Loud/Mercury, 1997)
Comme nombre de leurs collègues de Bristol, Roni Size et les siens ont fait leurs premières armes dans les sound-systems et les blues parties. Et ça s’entend.
Rap
BDP Criminal minded (B Boy/en import, 1987)
Fortement inspiré d’un album du toaster jamaïcain Super Cat, Criminal minded marque les premiers pas au micro d’une légende du rap, KRS One.
Fugees The Score (Small/Sony, 1996)
De Haïti à la Jamaïque, il n’y a qu’un pas que ces trois réfugiés franchissent allégrement tout au long d’un album dominé par l’esprit de Bob Marley et de Toussaint l’Ouverture.
Queen Latifah All hail the queen (Tommy Boy, 1989)
Le temps de quelques bombes reggae et dancehall, Queen Latifah prouve à ses collègues de Kingston qu’elle peut tenir la dragée haute à n’importe qui.
Sly & Robbie & Friends (KRS One, Queen Latifah, Young M.C.) Silent assassin (Island, 1989)
Bras de fer au sommet entre les stakhanovistes du reggae Sly & Robbie et quelques poids lourds du rap.
Soul anglaise
Soul II Soul Club classics vol. 1 (Virgin, 1989)
Entre reggae, soul, rap et dance-music, ce collectif, qui aime à rappeler qu’il est d’abord et avant tout un sound-system, invente un nouveau son.
House
Rebel MC Rebel music (Polygram UK/en import, 1990)
Trufé de références à la musique jamaïcaine, cet album est considéré par beaucoup comme un acte fondateur du courant breakbeat anglais.
Rockers Hi-Fi Rockers to rockers (Island, 1995)
A la croisée de la house et du reggae, les Anglais de Rockers Hi-Fi ouvrent une nouvelle voie.
Raggasonic Raggasonic 2 (Source, 1997)
Radicalement ancré dans la tradition du ragga à l’ancienne, Big Red et Daddy Mory, assistés de Frenchy à la logistique sonore, mêlent beats concernés et mots rageurs. Ou l’inverse.
Daddy Yod Le Contrat (Night & Day, 1998)
Sa version ragga de la chanson de David Crockett et celle de The Heathen de Marley prouvent que cet homme manie le goût autant que l’humour.
Daddy Nuttea Natural mystic (Delabel, 1996)
L’un des meilleurs pratiquants du ragga à la française. Son adaptation du Natural mystic de Marley aurait, c’est sûr, plu à son auteur.
Massilia Sound System Parla patois (Rockers Production/Mercury, 1993)
Ils furent les premiers à envisager le reggae comme un folklore mondial et donc susceptible de redonner à leur propre tradition de troubadours occitans une nouvelle vigueur. Tambourin, boîte à rythmes et micro sont, depuis dix ans, les outils de ces Marseillais toujours gravement joyeux.
Variété
Anouk (Virgin, 1997)
Son approche du sound-system est d’une singulière fraîcheur, comme si l’on avait transporté la Françoise Hardy des beaux jours à l’arrière d’une carriole de DJ.
Serge Gainsbourg Aux armes et cætera (Mercury, 1979)
Souvent préoccupé par la compatibilité entre rythme et langue française, Gainsbourg met dans le mille de la nonchalance et d’une poésie raffinée et décadente.
Princess Erika Princess Erika (Polydor, 1992)
Erika défend son truc avec ce mélange de grâce et de robustesse révélant en elle l’Africaine. Un disque juste, bien qu’encombré d’une production « à la française ».
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