Barré, bariolé et flamboyant, le nouvel album d’un Américain inclassable. Critique et écoute.
Ezra Furman est un drôle de gus. Sapé comme une fille, chantant aussi, parfois, avec une voix de cantatrice, le musicien tient un blog où il s’amuse à étaler ses réflexions sur la vie, ses goûts musicaux, ses poèmes ou ses coups de gueule. Inconnu en France, l’Américain n’en est pourtant pas à son coup d’essai – le premier disque publié par l’écurie Bella Union est en vérité le troisième chapitre d’une discographie entamée en 2012.
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Avant cela, le garçon officiait au sein de la non moins repérée formation Ezra Furman And The Harpoons. Sur Perpetual Motion People, d’ailleurs, Ezra Furman semble être un groupe à lui seul, voire dix groupes à lui seul, tant il pare ses morceaux d’arrangements abondants et s’amuse à passer d’un style à un autre. Tour à tour crooner, rockeur, chef d’orchestre d’une flamboyante troupe pop ou songwriter discret, Ezra Furman enchaîne costumes et casquettes avec l’aisance d’un héritier de Bowie. “J’en ai déjà marre de ce disque”, chante-t-il même sur le titre Ordinary Life, comme pour mieux résumer son désir de ne pas être cantonné à un genre musical, ni à un genre tout court d’ailleurs.
Entre le blues et le punk, le folk et le glam-rock, ce Perpetual Motion People opère un va-et-vient constant, laissant s’échapper de l’ensemble une flamboyance, voire un humour (Pot Holes), qui rappellent à notre souvenir certains travaux oubliés d’Hawksley Workman. Si l’ensemble vire un peu hystérique à la longue, on doit saluer le fait que son extravagance et son originalité n’empêchent pas Furman de signer de vraies chic chansons intemporelles (Haunted Head, Woobly), qui tiendraient debout sans les paillettes et les plumes.
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