Retour d’une icône en devenir.
Muse intello et journaliste politique à ses heures, Annika Henderson fit du bruit dans le bourg en 2010 avec un premier album produit par Geoff Barrow de Portishead. Pop-songs contrariées, dissonances de rigueur, armada analogique et coolitude arty : le compte y était, mais la Germano-Anglaise s’est faite rare par la suite. La revoilà avec un nouveau band dans la même veine et un disque plus affiné. Le cadre est toujours le même : ambiance no-wave façon Downtown 81 et poses un peu “photoshooting DIY”, mais ce n’est pas du chiqué. Exploded View a la fièvre froide et taille dans la tôle froissée tout en proposant un recueil de morceaux très variés.
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On pense en peu à Yvette ou à Clinic, mais le trio amène parfois sa sauce ultraréférencée là où on ne l’aurait pas pensé. Par son sens affûté de l’agencement, du vide et des sonorités garage, il compose une tapisserie étoilée à ces vacillantes ritournelles, là où beaucoup se seraient repliés dans la claustrophobie. Tantôt amorphe, badine ou sévère, Annika passe en un tremblement d’une Kim Gordon javellisée à une Brigitte Fontaine white trash. Elle a en tout cas trouvé sa bonne vibration avec Exploded View, et nous fournit le petit plaisir indie grinçant et lettré dont beaucoup avaient besoin.
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