Le trio de Los Angeles séduit grâce à ses morceaux plein de groove et empreints d’une certaine étrangeté.
Des lignes de basse qui vrombissent comme celles de Peter Hook époque Joy Division, un rythme sautillant postpunk, des synthés ombrageux comme chez Suicide… L’écoute du second album du trio californien Automatic déclenche de manière immédiate, comme son prédécesseur, un jeu de références.
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Cette dissection d’inspirations paraît vaine au bout d’un moment tant Izzy Glaudini, Halle Saxon et Lola Dompé (par ailleurs fille de Kevin Haskins, le batteur de Bauhaus) pratiquent le rétrofuturisme sonore avec assurance et une propension à faire douter les exégètes de la new wave sur la date du jour.
Une configuration minimale et beaucoup d’ambitions
Mais, désireuses de parler de leur époque – la nôtre –, elles construire aussi l’envie de leur propre univers, celui de rockeuses qui, en regardant l’aiguille de la funeste horloge de l’Apocalypse s’approcher de minuit, préfèrent occuper le temps restant à lutter plutôt qu’à se lamenter.
Accompagné par une vidéo qui l’ancre dans une ambiance de science-fiction psychédélique, New Beginning adopte vite une cadence de forcené pour annoncer une fin du monde grinçante aux couleurs pop. Le trio ne tombe pas non plus dans la citation ironique ou anachronique.
Malgré sa configuration minimale, il occupe l’espace avec beaucoup d’ambitions, qu’elles soient mélodiques, rythmiques ou dramatiques (Realms). Automatic se jette aussi à corps perdu dans des morceaux qui groovent ventre à terre (le bien nommé NRG) ou révèlent petit à petit leur étrangeté. Trente-six minutes drôlement addictives.
Excess (Stones Throw/PIAS). Sortie le 24 juin.
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