Le style des Brand Nubian a considérablement évolué en cinq ans et trois albums. Après l’historique One for all (1990), le second In God we trust manquait des rimes salaces de Grand Puba, entre-temps remercié par Lord Jamar et Sadat X. Le groupe affichait son credo éducatif et sa rhétorique de durs de durs de […]
Le style des Brand Nubian a considérablement évolué en cinq ans et trois albums. Après l’historique One for all (1990), le second In God we trust manquait des rimes salaces de Grand Puba, entre-temps remercié par Lord Jamar et Sadat X. Le groupe affichait son credo éducatif et sa rhétorique de durs de durs de la Nation of Islam, persuadé que la communauté noire doit de toute urgence s’armer au propre comme au figuré face à un projet d’extermination machiavélique ourdi par les Blancs. Everything is everything marque un nouveau tournant : moins de prêche tout en conservant le réalisme radical , et davantage de divertissement au plan musical doublé de l’ambitieuse volonté de « réconcilier Côte Est et Côte Ouest ». Avec des titres comme Gang bang (accusant la police d’être le premier gang du pays) ou Claimin I’m a criminal (chronique d’une arrestation et de ses suites judiciaires), le ton reste résolument offensif. Musicalement, en revanche, cet album superbement produit par Lord Jamar se fait enjôleur, flirtant avec la nonchalance californienne grâce à des samples imparables de Simply Red ou de Curtis Mayfield, des choeurs féminins douillets ou même quelques instruments live. Une belle leçon de ratissage grand public sans concession de fond, en attendant la réconciliation imminente de Grand Nubian avec Grand Puba, sa voix originelle.
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