Quand on sera très vieux, gâteux et invalide, on racontera sans doute à nos petits-enfants, exaspérés, de vieilles histoires, comme cette nuit londonienne où l’on présenta l’un à l’autre deux groupes qui s’admiraient sans se connaître : Radiohead et Sparklehorse. Aux mouflets qui, petits cons insolents, nous traiteront de pipeauteurs, on rappellera qu’il existe un […]
Quand on sera très vieux, gâteux et invalide, on racontera sans doute à nos petits-enfants, exaspérés, de vieilles histoires, comme cette nuit londonienne où l’on présenta l’un à l’autre deux groupes qui s’admiraient sans se connaître : Radiohead et Sparklehorse. Aux mouflets qui, petits cons insolents, nous traiteront de pipeauteurs, on rappellera qu’il existe un document flou de cette rencontre au sommet entre americana fragile et rock lunaire : ce troisième album de Horse Stories.
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Aux chansons de Sparklehorse, miraculeux dialogue entre héritage terrien et aspirations oniriques, les Américano-Australiens ont emprunté cette écriture délicate, tremblante ? cette façon unique de caresser avec des biscoteaux tatoués et des mains amochées. Aux expérimentations de Radiohead, ils doivent un penchant pour la digression, la fugue, les arrangements voltigeurs même si encore timides. Du coup, comme à chaque fois qu’un tel laboratoire de campagne se pose dans les grandes prairies américaines, on entend aussi Neil Young, Wilco, Scud Mountain Boys’ Et c’est là tout le drame de Horse Stories : être un cheval de manège au milieu de pur-sang, de chevaux sauvages, de mavericks, réduit à mimer les mêmes cabrioles, les mêmes galops débridés, mais d’un pas trop précis et étudié.
Dommage, car quand le groupe néglige sa belle éducation et sa raie de côté, il entraîne un son partout magnifique et une mélancolie sans affèterie vers des territoires autrement plus escarpés et fertiles (You Explained away Everything ou Firewall).
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