Ils sont jeunes, crapahutent de festivals en festivals et n’ont pas la prétention de sauver l’Europe (ou du moins pas encore). Focus sur cinq découvertes (ou confirmations) d’un festival toujours aussi défricheur.
Le cas Yak
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Ces Anglais furibonds ont investi la plage des EurocKs/Inrocks le samedi 2 juillet. Avec leur rock crasse mais pas crasseux, ces esthètes à têtes brulées jouent en apnée leurs riffs frontaux, et peu importe le niveau des DB, pourvu qu’on les entende. Furibond quand il s’agit de faire des vagues, ce groupe découvert au festival des Inrocks l’an dernier confirme un peu plus sa position : debout, assis, allongé mais surtout pas statique. Une dynamique de premier (ou de dernier) de la classe qui ferait rougir Jack White. Ou rugir, c’est selon.
Action Bronson
Sa gueule bourrue et ses tatouages expansifs font de ce New-yorkais fantasque un poids (de plus en plus) lourd de la sphère hip-hop. Aux US, ses concerts sont pleins. En France, c’est la même histoire. Aux Eurocks, les règles n’ont donc pas changé… Devant plusieurs milliers de festivaliers, ce géant américain à la barbe soignée (on le croirait Islandais) débite sur des beats son flow de lascar hurlant (une activité qu’il couple avec celle, hilarante, de cuisto décalé pour une chaîne américaine). Soutenu par un MC de taille, l’équipe transite sans forcer jusqu’à l’épuisement. Un personnage facétieux et drolatique.
Pumarosa
En ouvrant le festival vendredi après-midi, Pumarosa n’avait pas le choix : il fallait frapper fort pour distraire les premiers entrants. Bien en place, le groupe britannique a su sortir du lot, estimant sans doute que, quitte à faire de la pop expérimentale, autant la rendre intense, charnelle, subversive. Une identité forte qui joue sur la corde raide d’une voix dévorante (celle d’Isabel Henry), dont l’urgence affirmée inviterait presque à composer le 18 (tant elle nous fait tourner la tête). Un petit goût de Poliça moins policé (plus rugueux que les Américains), de puma libertaire prêt à engloutir le monde. Miam.
Las Aves
On chroniquait leur premier album, Die In Shanghai, quelques jours avant de se rendre à Belfort, avec la curiosité de savoir si le disque continuerait de nous bluffer sur scène. Programmé en même temps que la retransmission du quart de finale de l’Euro France/Islande, les Toulousains sont parvenus à résoudre une équation de taille : comment adapter des productions fouillées sur un grand festival ? Pour trouver la réponse, il suffisait d’observer les curieux aspirés par le jeu de scène toujours figuratif des ex-Dodoz. Exaltant !
Formation
L’électro-pop de ces Anglais soigneux chipe la vedette aux plus capés. Évidemment dansante, la synthèse proposée par Formation (on mixe dans un même étau certains éclats pop de Foster The People et l’assise timbrée de Hot Chip) submerge par sa fantaisie, sa fraîcheur et son envie mordante. Un plaisir débordant et une singularité dans l’intention, belles à voir et à entendre. Et le public ne s’y trompe pas : les Formationistas, fan de la première heure (c’est à dire celle-là) mise sur un avenir radieux pour ce duo fraternel (mais pas jumeau). À suivre.
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