Le festival belfortain, où se bousculent têtes d’affiches et découvertes, se tient jusqu’à dimanche soir et promet d’être très chaud. On vous raconte le premier jour.
On ne sait pas si c’est le lac qui l’entoure (immense, d’un calme mystique, d’une beauté pure), sa scène flottante (posée sur l’eau comme un navire dont les voiles géantes contiennent des tas d’amplis), la chaleur de son public (souriant, jeune, plein de vie), mais l’atmosphère qui règne sur l’un des plus grands festivals français (la barre des 100 000 spectateurs est dépassée chaque année) prête toujours à danser, rire, chanter. Trois états dans lesquels se sont à nouveau retrouvées plus de 30 000 personnes (dont une bonne partie déguisée, en crocodile notamment), lors du premier jour de ce festival énergique.
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Une énergie démultipliée dès 20h – au même moment que le set imagé et plein d’envie de Bagarre – alors que le rappeur MHD et son Afro Trap irrésistible apparaissaient sur l’une des scènes les plus lunaires des Eurocks. Pour reprendre La moula, Champions League ou Roger Mila (des clips vus plusieurs dizaines de millions de fois sur Youtube), des milliers de membres de la génération Y s’étaient donnés rendez-vous sur la plage, visiblement transcendés par les titres immensément entraînants de ce rappeur à part. Une ambiance folle pour une foule bon enfant, à quelques pas d’une autre plus sage qui assistait au live emprunté de The Last Shadow Puppets, formation parallèle d’Alex Turner, le leader d’Arctic Monkeys. En dandy rockeur, l’Anglais et son binôme Miles Kane caressent l’audience sans l’embarquer (à leur décharge, il est 20h15 et le public profite encore du sable fin offert par les abords du site).
Nouvelles têtes
Tout l’inverse de Vald qui, dans sa furie furieuse, déploie un rap frontal et reçu 5/5 par les amateurs des heures So Fresh, So French, un moment fort de la programmation des Eurockéennes (deux heures environ) durant lequel la part belle est faite aux nouveaux artistes français qui comptent. Sur la plage, le garçon donne le ton, préparant le terrain et la fête au Balani Show Bizness de Bamako (création originale et dansante au grand cœur), soucieux de faire du bien à son public sous le soleil chaud de Belfort la belle (il est alors 21h30).
Avançant progressivement vers les heures réservées aux très gros calibres, et alors que le site affiche progressivement complet, Les Insus se préparent à entrer sur scène. Transgénérationnel (quelques mères de famille demanderont même d’être extirpées de la fosse), le concert emploie les souvenirs mais les guitares sonnent toujours. Parallèlement, Breakbot groove et fait vibrer (au lendemain d’un concert privé livré dans une chambre d’hôtel) jusqu’au point d’orgue de la soirée, lorsque les Américains de Nathaniel Rateliff & The Night Sweats donnent de l’entrain et de la voix pour transmettre leur folk, leur soul et leur blues jusqu’à n’en plus pouvoir (au point de faire reprendre le titre phare et si chaud, S.O.B, au parterre de noctambules fidèles au groupe). Dans la nuit, Darius prolonge la fête sans violence, Mr Oizo casse la baraque sur la grande scène et Ty Segall & The Muggers envoie son rock dans les bras de Morphée.
Aujourd’hui, la plage est aux Inrocks : The Inspector Cluzo, Son Lux ou Air vont s’y succéder. Pour une deuxième journée assurément vivante, joyeuse et pleine de surprises.
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