Avec The Optimist, les Turin Brakes réussissaient en 2001 un casse dans une Angleterre en plein repli sur ses valeurs traditionnelles ? mélodies en laine, tricotées au coin du feu. Sans le moindre recours à l’électronique ? ce Viagra d’une pop anglaise en pleine débandade ?, leur folk réformateur importait d’Amérique ses textures, ses mélancolies […]
Avec The Optimist, les Turin Brakes réussissaient en 2001 un casse dans une Angleterre en plein repli sur ses valeurs traditionnelles ? mélodies en laine, tricotées au coin du feu. Sans le moindre recours à l’électronique ? ce Viagra d’une pop anglaise en pleine débandade ?, leur folk réformateur importait d’Amérique ses textures, ses mélancolies adultes. Mais les enchevêtrements de voix, leur puissance suggestive, leur fragilité aussi, et leur sens de la mélodie susurrée à l’oreille ancraient ces fascinations d’outre-Atlantique (de Neil Young à Joni Mitchell) dans une tradition britannique du songwriting.
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Ceux qui ne voyaient dans le duo que de sages artisans folk en cardigans Marks & Spencer n’avaient de toute évidence survolé que de très haut les zones d’ombre et reliefs abrupts du disque, l’assimilant bêtement aux sages exercices pour guitares de bois et chants scouts alors en vogue du côté des Kings Of Convenience ou d’Alfie. Les jésuites du nu-folk anglais s’inquiétèrent donc lorsque le duo partit, l’an passé, enregistrer ce second album en Californie avec Tony Hoffer (Air, Beck ) et son groupe à l’électronique bohème. Même si l’emphase naturelle et pesante des Londoniens est parfois ici poussée vers un étonnant stadium-folk par ces corps étrangers, le manque
de manières des invités, leur coolitude naturelle et leur athéisme aux chapelles font beaucoup pour la décontraction des mélodies, pour le dévergondage des sons.
Car si les Turin Brakes ne mettent que rarement en péril l’étonnant équilibre entre fragilité et tension de leurs hymnes intimistes, l’épaisseur et l’exubérance du son chamboulent cet univers parfois trop rangé, trop prudent. L’axe anglo-américain de la paix entre factions et du bonheur domestique.
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