Vite initié au nomadisme par ses parents, le Brightonien Ian Simmonds dessine d’étranges et fascinants circuits. Points de départ et d’arrivée y restent volontairement flous, rendus encore plus opaques par sa facilité à rapprocher langages et rythmes bien distincts ? le chaud et froid de la techno, la profondeur du dub, la langueur de la […]
Vite initié au nomadisme par ses parents, le Brightonien Ian Simmonds dessine d’étranges et fascinants circuits. Points de départ et d’arrivée y restent volontairement flous, rendus encore plus opaques par sa facilité à rapprocher langages et rythmes bien distincts ? le chaud et froid de la techno, la profondeur du dub, la langueur de la bossa nova. Escape to Where illustre une nouvelle fois son attirance pour la fuite en avant, l’abolition de frontières étouffantes. Apôtre d’un electro-blues tzigane, Simmonds déclame ses poèmes sur fond d’arabesques de guitare et de pulsations syncopées, provoque des télescopages fiévreux. Au contraire d’un Manu Chao ? qui ne s’écarte pas d’une cartographie musicale terrienne délimitée par les routes qu’il emprunte ?, l’Anglais se nourrit de ses pérégrinations pour essayer d’inventer son propre folklore, cosmique et coloré. La cadence imposée par les percussions (The Jailor, Eastern Receiver) et la scansion de cet héritier illégitime de la beat generation (Overstretchin, The Rollercoaster) renforcent le pouvoir hallucinogène de ces journaux intimes en forme de cadavres exquis.