Le troisième album d’une trop discrète merveille d’Albion. Critique et écoute.
Après la parenthèse (magnifique) de The Magnetic North, le Carnival du fiévreux chanteur Gawain Erland Cooper et du multi-instrumentiste Simon Tong reprend ses quartiers désertés depuis le très beau Nightingale en 2011. Envisagée au départ comme un écho moderne à l’oeuvre du folk-singer américain Jackson C. Frank, dont ils reprenaient l’emblématique My Name Is Carnival, cette association aux frontières élastiques s’est affirmée dans la discrétion comme l’une des plus passionnantes d’Angleterre.
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L’ex-The Verve Simon Tong, qui a joué les utilités sur presque tous les projets de Damon Albarn (Blur compris), a retenu de son patron les leçons d’éclectisme et d’éclatement qu’il met à profit pour réinventer d’album en album le songwriting folk et pop sans donner l’impression de faire bégayer l’histoire. La chanson-titre de Closing Time, qui en clin d’oeil ouvre l’album, est une démonstration d’effervescence lyrique digne du meilleur Divine Comedy. L’altitude ainsi trouvée ne retombera jamais, atteignant même d’autres sommets (Quiet Love, Is It Long ‘til It’s Over?), le groupe larguant à bon escient l’héritage roots des débuts pour une sophistication tranquille qui est la marque des grands, à défaut d’être celle des champions du box-office.
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