Avec ce manifeste pour le droit de danser, la DJ et productrice berlinoise confirme, en anglais, allemand ou français, qu’elle est l’un des talents les plus singuliers du moment.
Pour Annegret Perel Fiedler, alias Perel, tout a été bousculé lorsque, après avoir traîné des squats punk aux dancefloors electro berlinois, elle se lance en solo en 2014. Avec l’EP Amin (2016), la jeune Allemande impose une electro rêveuse et radieuse, la tête dans les étoiles, proche de Domino d’Oxia ou de The Sky Was Pink revu par James Holden. Le morceau est remarqué par le DJ Tim Sweeney, arbitre du bon goût avec son émission Beats in Space.
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Perel est contactée dans la foulée par le label new-yorkais DFA, qui la signe, édite plusieurs singles puis Hermetica (2018). Un premier album où elle cite les idoles qui ont nourri son adolescence (Eurythmics, DAF, The Human League, Grauzone ou Cluster), sautille d’un genre à l’autre, s’autorise des plages expérimentales comme des tubes qui flirtent avec le kitsch, le tout dans un tourbillon de synthés clinquants, de boîtes à rythmes énervées et une bonne dose de second degré.
Envolées maniérées italo-disco
Devenue la coqueluche de la scène électronique, habituée du Berghain comme du Sónar, réputée pour ses lives où elle mélange DJ-sets et performances vocales, compositions et réinterprétations de classiques (West End Girls de Pet Shop Boys, Never Be Alone de Simian Mobile Disco, Theme from S’Express de S’Express), Perel a l’art de mélanger underground et pop, electro et vocaux, envolées maniérées italo-disco avec la brutalité martiale de l’electronic body music, comme elle maîtrise l’art de chanter en anglais, allemand ou français.
Adulée par des pointures comme Dixon ou Jennifer Cardini, Perel marque aujourd’hui son arrivée chez Kompakt avec son second album, Jesus Was an Alien, irrésistible manifeste pour le droit de danser.
Du morceau qui donne son titre au disque, tornade d’italo-pop où Marie Davidson pousse des vocalises à la Mylène Farmer, à Matrix, chevauchée synthpop, érotisme brûlant et voix mouillée en bonus ; de Religion, mix d’ambient et d’indus en hommage à Chris & Cosey, à Real, tube insolent de techno formatée Ibiza, en passant par The Principle of Vibration, electro-funk cadencée à la new-yorkaise, Jesus Was an Alien est une plongée dans une bulle d’electro tubesque et naïve, qui rave en chantant et danse en riant, le smiley sur le bout de la langue.
Jesus Was an Alien (Kompakt). Sorti depuis le 13 mai.
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