Le Londonien a eu raison de prendre son temps pour sortir “Universal Credit, son premier album, qui installe une nouvelle idée du Brit-hip-hop.
Cela fait quatre ans que Jeshi apparaît de plus en plus présent sur les radars. À l’échelle du rap, cela peut vite être une éternité. Sans chômer pour autant, le Londonien a donc pris son temps pour sortir son premier album. Peut-être fallait-il laisser passer le pic de la pandémie. Peut-être fallait-il aussi que l’underground anglais se libère de l’emprise de la UK drill, un temps devenue standard et aujourd’hui légèrement déchue.
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Ce qui est certain, c’est que le natif de Newham n’a pas souhaité dégainer l’artillerie lourde. Universal Credit est un album empreint de cette simplicité que son auteur aime pratiquer depuis ses débuts. Il n’est pas question ici de passer un cap ou à la vitesse supérieure, mais d’offrir, à tous·tes, désormais, une nouvelle version de son style bien ancré. Jeshi s’épanouit dans les rythmiques pesantes, dans les grooves lents.
Les samples de piano croisent le fer avec le grime
Il sait mâtiner cette lourdeur d’une forme d’optimisme sonore, comme l’affectionnent sa compatriote Little Simz ou l’Américain Denzel Curry. Ce juste milieu entre rap rétro et moderne voit les samples de piano vieillis et dissonants croiser le fer avec le grime du single 3210 ou les voix pitchées. “Generation on coke, generation on smoke, generation no heir, generation no hope”, scande-t-il sur le morceau Generation. Preuve que sa luminosité musicale s’accompagne d’une grande et bienvenue noirceur textuelle.
Universal Credit (Because). Sortie le 27 mai.
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